Textes choisis écrits au fildes jours *
François Cheng ou le raffinement d’une pensée aux abords d’un chemin initiatique
Les lignes raffinées qui soulignent la volupté des formes d’un trait d’une couleur -suivez mon regard - vaut bien le détour vers la source de la pensée. Non mais, c’est vrai. Dans le journal du web il arrive qu’on n’a pas le temps de faire un commentaire, alors d’un clic on lance un « j’aime » instantané. En d’autres termes « j’aimerai bien faire un commentaire mais vue l’émotion …Vous comprenez. » La grâce féminine, la nature qui « en –voûte » et l’eau, faite pour étancher la soif, et, qui reflète-bien évidemment - la bonté. Aussi voyez-vous je n’arrête pas d’y penser .Ou, dites-moi que j’étais « à côté de la plaque » de « la source » d’Ingres au moment où je lisais d’un trait, d’une diagonale, le commentaire instructif des « Cinq méditations sur la beauté » de François Cheng. Celui-ci ne disait-il pas : « Elle (la beauté) est là de façon omniprésente, insistante, pénétrante, tout en donnant l’impression d’être superflue, c’est là son mystère à nos yeux, le plus grand mystère ».
Des passages à méditer, assurément.
La juxtaposition du tableau « publicitaire » improvisé par notre présentateur rejoint l’expression de la pensée dans ce contexte tout aussi spontané du penseur ;si celui-ci dit ce qu’il pense, il arrive parfois, qu’il pense ,après coup, après avoir dit, ou plus précisément –oui c’est bien ça, en allant vers plus de précision - le parler s’emballe et semble précéder quelque peu sa pensée, celle-ci se met en mouvement et prend consistance dans une formulation comme ultérieure qui ouvre le champ aux nuances des interprétations qui ne s’accordent pas automatiquement dans la simultanéité manifeste souhaitée.
Le raffinement semble tenir de l’aspect primordial de l’oralité du dialogue avec Cheng qui confère une dimension révélatrice à l’expression de la pensée.
Aussi je relève un passage sublime c’est au moment où on reprend la citation « La beauté sauvera le monde.. » : je connaissais cette expression de Dostoïevski (dont j’ai lu la grande partie de ses œuvres dès ma prime adolescence, et que j’ai relues, encore bien après ,...) Enfin, mais voilà , avec étonnement je suis amené à faire le lien d’une manière, quelque peu systématique, dans l’esprit d’une vision globale révélatrice où on perçoit des âmes tourmentées ou égarées que l’écrivain accompagne jusqu’au bout de leur destinée d’une part et la rencontre suggérée avec la beauté d’autre part. Comment celle-ci arrive-t-elle à sauver le monde auquel sont confrontées ces personnes « morales »qui se débattent en prise avec une fatalité déterminée (suivant l’application d’une projection déterministe) …Ou encore, dans quelle mesure la grâce arrive –t- elle à devancer comme dans une course-poursuite la déperdition ou la perte de la dimension humaine dans l'existence vécue d' un individu ? Comment est-ce possible… ?
Par ailleurs, on a tendance, suivant des stéréotypes bien établis, mais aussi, paradoxalement, sur la base de réalités observables, à séparer la pensée occidentale de la pensée orientale.
Le penseur relève que « La perception d’un coucher de soleil est perçue avec la même émotion d’une manière basique pour tous les hommes ».Mais, voilà, cette approche –malgré son évidence apparente- n’est pas bien définie par Cheng.
Puis il dit que dans la culture c’est différent. En quoi ? Il semble aller du simple au compliqué : car en fait il simplifie-à mon sens trop les choses « un tableau d’Ingres ou une symphonie pastorale sont accessibles à un chinois, comme tout aussi bien une aquarelle ou un poème traditionnel chinois sont compris par un occidental ».
Mais voilà une œuvre peut prêter à plusieurs lectures…
Alors dans quelle mesure un quatuor de Beethoven serait hermétique pour un chinois et non pour un occidental? De même que pour l’opéra chinois, de quelle manière celui-ci serait plus accessible à un chinois beaucoup plus qu’un occidental ?
Quel occidental ? Quel chinois ?
Un chinois n’aurait-il pas une tendance, lui aussi, à penser pour maitriser la nature d’une terre et en tirer des richesses ?
Un norvégien dans les grandes étendues de son pays n’aurait-il pas, lui aussi, assez de foi pour ne pas penser seulement l’univers mais croire aussi que l’univers le pense ?
Il me semble en partie que Cheng a été piégé par la tournure de la discussion ou l’orientation qu’on a voulu donner au dialogue qui consiste à tenir à distance, d’une manière fractionnaire , la spécificité orientale d’une part et la particularité occidentale d’autre part dans une vision globalisante préétablie non exempte de préjugés.
Par contre, il serait intéressant d’emprunter avec François Cheng le chemin initiatique
qu’il a suggéré et de poursuivre cette voie ouverte dans le rapprochement entre des gens de divers horizons pour la compréhension et le respect des acquisitions de chaque population, en tout lieu , en tout temps.
Retournons à la source avec Dostoïevski: celui qui veut posséder « la source » n’est-il pas déjà possédé par l’objet du désir qu’il convoite ?
Ne vaut-il pas mieux (valeur morale, richesse spirituelle ou intellectuelle) apprendre à nous en « dé-posséder » et gagner une compétence ,dans la douleur ou la joie, avec passion, avec sagesse, dans l’effort et le plaisir de dessiner, de façonner , d’exprimer par la parole et dans le texte ,les reflets de ce qu’on aime ;et, puis faire acte de bonté ou acte de délivrance en l’expression d’un être en toute beauté.
Fouad Boukhalfa
*Commentaire fait suite à la publication de l’interview de François Cheng au sujet de son ouvrage intitulé « Cinq méditations sur la beauté ».
:
De la responsabilité d’écrire
C’est votre dernier mot, Valérie,, oui, la dernière expression verbale, en «sa vérité » qui met à découvert l’approche qui sous-tend mon point de vue émis sur la responsabilité de l'auteur.
Je crois qu’il est temps de sortir du débat ronronnant et stérile qui revient de manière récurrente en phraséologie clinquante, afin d’épater l’assistance; histoire de tourner en rond autour de la question ,telle celle qui est supposée faire de l’effet « est-ce la poule qui a engendré l’œuf ou est-ce ce dernier qui a donné naissance au poussin galliforme ? », autrement dit : laquelle de ces deux entités , « la forme » ou « le contenu », a la primauté dans la détermination d’une œuvre ?
On nous a assez menés en bateau comme ça, autour du sujet.
Il est grand temps de trancher et de clarifier, une bonne fois pour toutes, ce qui fait l’essence de la création littéraire. (Voir, à ce propos, ma contribution dans l’essai « un langage charnel de l’être » [Wichêm ou fondement de l’unicité du texte littéraire.] ).
Primo : Responsabilité principale de l’auteur
C’est bien la forme d’une expression, a priori indicible, une pensée, une image, un signe, que l‘auteur appréhende, simultanément, avec une manifestation apparentée à une prise de conscience, qui va engendrer l’œuvre .Rien n’est préétabli à l’avance.
Celui qui n’est pas d’accord n’a qu’à proposer un thème sur la place publique ou dans « les circuits fermés» des médias ;« le sujet »,ça on le sait , intéresse le roi ou le pouvoir politique.
On pourrait participer au débat comme tout citoyen. Certains pourraient broder dessus sans plus.
Mais sur le plan du métier d’écrire ça ne prend pas. La responsabilité principale de l’auteur est là. Un jugement critique sur « ce qui n’est pas authentifié comme littéraire » sera forgé par « la compagnie des belles lettres » qui tend à émerger, dans ce nouveau millénaire, formée du linguiste, du philosophe du langage du sémiologue, de l’homme de science qui a pour objet d’étude l’écriture, le langage, la parole et l‘art de communiquer et autres spécialistes dont l’activité est proche du texte pris comme phénomène de la création…
Il va de soi que l’atmosphère de travail d’un auteur c’est la liberté. Celle-ci est son oxygène. Comme on écrit avec ses tripes, sa sensibilité, ses sentiments, sa pensée ; on risque de vivre l’existence dans la tourmente.
« Tu dois saisir l’enfer » disait Hemingway comme conseil à un jeune auteur.
Je ne sais pas si celui qui a écrit « Pour qui sonne le glas » avait lu le texte de « la visiteuse » qui apparait le soir dans une isba, à la lumière de la bougie, chez l’une de mes poétesses préférées, Anna Akhmatova, quand celle-ci s’adresse à la vision qui n’est en fait que « l’inspiration personnifiée » :« Est-ce -ce toi qui a dicté l’enfer à Dante » lui demanda-t-elle ,et, l’apparition lui répondit : « Oui, c’est moi».
Elle relate indirectement avec délicatesse et simplicité, non sans émotion, l’atmosphère de travail d’auteur en prise avec l’écriture.
En toute sincérité ; on ne peut pas ignorer dans le cheminement du tâtonnement et dans l’expérimentation des outils apparentés à le parole, la conscience qui s’aiguise à vous déterminer, à vous présenter au public comme pour vouloir vivre ,ici et maintenant, votre jugement dernier ,avant celui de l’au-delà .A ce sujet on pourra lire le texte publié dans mon blog :« le dit de la déconstruction » suivi de commentaires où je me détermine dans l’épreuve « halte sur les ruines » qui introduit les poèmes célèbres de la période dite préislamique appelés d’une manière impropre « Les suspendus » et que je nomme « Les odes attachantes » .Parmi celles-là, l’une d’elle dont j’avais traduit le premier vers débutait comme suit :
« Faisons une halte et pleurons le souvenir d’un être aimé …»
En disant cela l’auteur, Oumrouë El Kaïs, engage sa responsabilité de continuer à être dans l’épreuve.
Poursuivons.
Secundo : Responsabilité sociale partagée
Voilà qu’une forme d’expression, au fil de l’écriture devient texte ; celui-ci ne peut pas être conduit au-delà de la forme qui lui sied…Forme et contenu, au final, s’accordent intimement liés.
On conçoit la forme telle une amphore aux motifs attrayants où, dans le même temps on y recueille une eau translucide égouttée de l’infiltration de cette roche qui aurait servi à confectionner la jarre elle-même. Le contenu vient à point nommé : il coule de source : il ne peut en être autrement … On est semble-t-il au dernier mot d’une écriture .Goutons la saveur de l’eau et buvons. Apprécions « le plaisir du texte ». Lisons. On s’exprime enfin. On partage On assume ainsi une responsabilité sociale.
Qu’en est-il du « scribe » ? Dira-t-on : que c’est un bon ouvrier, et qu’on aimerait bien continuer à lire ses écrits ..? L'auteur lit son œuvre également , il rejoint l’ensemble des lecteurs .On « prend la parole », on donne un contenu, une interprétation ou un prolongement à ce qui a été dit. Mais chacun devra assumer la lecture qu’il en a faite du texte.
Ainsi, «l’auteur, en cela » plus que jamais « se sent responsable de rester fidèle à sa vérité » : il continue de plus belle « à mettre » dans ce qu’il éprouve, comme vous le dites si bien, « en lumière d'autres vies, d'autres destins ».
Merci à Mourad de nous avoir donné l’occasion de débattre de l’écrit dit poétique que je ne dissocie pas de l’art littéraire en général et de ses exigences nouvelles ou déjà établies…
Merci à vous tous ! Et bon vent !
Vous avez bien dit « marron » (1)
Pardon ? Vous avez bien dit marron en citant dans la foulée les différentes couleurs de peau qui font les apparences si superficiels qui caractérisent notre genre humain , en tape à l’œil parfois . N’est- ce pas ? Enfin si vous voulez me confier une teinture pareille pour mettre en évidence mon teint brun, légèrement mat toutefois, je vous l’accorde. Quant aux chemises brunes et leurs possibles résurgences puisqu’on en parle on les mettra définitivement au musée de l’histoire. Ou du moins on l’espère, un jour.
Et pour les blancs ce sera quoi ? Je suggère la teinture mauve et les irisations apparentées jusqu’au rose .Quant aux noirs ? Ce sera du blanc, à l’évidence, avec la palette de toutes les tonalités possibles.
Et main dans la main on fera une ronde autour du monde …Utopie ? Je suis partant.
En disant cela on a l’air de demander la lune .Allons-y ! Bon alunissons .D’autant plus que les voyages dans l’espace cosmogonique sont devenus possible. Comme ça on verra mieux, à distance et en profondeur par- delà le bleu ozone qui enveloppe la terre qu’il n’y a pas une planète aussi colorée que celle-là. Un échantillon de paradis, ma foi.
Oh la peau de vache ! Mais on est en plein dedans ! Pince mon épiderme .Dis-moi que je ne rêve pas.
Des couleurs aux nuances multiples à en perdre la parole. On est pris au dépourvu de mots .On manque d’expression de reconnaissance .Une émotion à fleur de peau parfois.
Retrouvons cette parole colorée en chacun de nous.
Gageons que c’est réalisable. Faut-il remuer toute la terre pour prouver que c’est possible ? A cet avènement humain aux couleurs multiples, il suffit -et ce n’est si évident que ça- que chacun de nous arrive, à être, disponible .Amin ! Amen !...
Allez ! Bon courage !
Vous avez bien dit « marron » (2)
Bon allons-y .Je retourne à l’école collégien pour toujours …ou enseignant par amour… du métier (que j’ai exercé durant une période assez longue…).
Question : qu’est-ce qu’un « livre de combat »?
Parmi un tas de réponses on choisit une :
« Un livre de combat » est un produit inspiré d’une théorie qui confère au discours une dimension idéologique et trace une voie politique déterminée. Il y a des écrits de combat qui expriment des engagements autour des questions de justice et de droit. Le « J’accuse » de Zola en est un exemple. N’est-ce pas Chantal ?
Le livre de combat exprime les idées forces, les principes...On s’emploie à la polémique pour faire valoir les arguments d’une cause …
Si le lecteur adopte la démarche idéologique ,il pourrait refléter une couleur politique : couleur fasciste, couleur « noire », couleur « rouge » , couleur libérale …Et dans un même courant on va retrouver des nuances , « le livre rouge » de Mao diffère du journal de combat du Che Guevara .(l’allusion faite aux couleurs précédemment n’est pas fortuite ?On aura compris… )
On passe aux travaux pratiques :
On met en valeur l’individualité citoyenne qui peine à voir le jour dans nos sociétés…
Des idées et des couleurs à gogo : on nage en plein sciences po. : tous les livres sont bons à étudier toutes les couleurs sont bonnes à prendre et dans fonctionnement du dialogue « l’Un Est le Même » :chacun se met dans « la peau colorée » de l’autre .On parle au nom de son semblable si différent pourtant et on prend parti pour l’Autre : on gagne en analyse théorique, on maitrise un domaine de l’histoire ;on prend ses distances vis-à-vis du pouvoirs narcissique et des structures figées tenues par une autorité dictatoriale galvanisée par le milieu ambiant d’un intégrisme fœtale en gestation .. .
Nulle exclusion. Seule la tolérance. N’est-ce pas Zohar ?
Est-ce que vous voyez où on veut en venir ? Quelle est votre conclusion ?
Une question essentielle, par-delà tout savoir-faire, émerge du brouhaha. On écoute :
Que fait l’Education, que fait l’école pour fonder la tolérance entre les hommes chez nous, chez vous, chez eux ?
Sans la tolérance dans sa dimension humaniste on ne saurait approfondir l’étude d’un livre de combat ; on ne saurait pas tirer les leçons de l’histoire des idées et des systèmes de pouvoirs qui utilisent la manipulation psychologique de masse ,notamment , par médias interposés…
Charles a dû savoir quand j’avais mis entre guillemets dans mon commentaire précédent « une ronde autour du monde »c’est par souci de mettre en évidence la référence à un auteur, en l’occurrence Paul Fort : son texte (ou du moins un extrait) était au programme en première année de collège : il se terminait par ces paroles
« …Alors on pourrait faire une ronde autour du monde
Si tous les gars du monde voulaient se donner la main »
Ce poème qu’on avait écrit dans une page de cahier de récitation où on avait dessiné, à côté, sur la page unie de dessin, avec amour et conviction des personnages de différentes couleurs qui se tenaient par la main. .On croyait « dur comme ardoise, comme quartz »que c’était réalisable .Que cette ronde était possible à l’instant même, ou, au plus tard le lendemain.
Je reste jusqu’à ce jour le collégien que je fus avec une observation toutefois qui témoigne de l’aveuglement des hommes : une main tendue peut prendre toute une existence pour trouver la main de l’Autre.
Allez. Enfin c’est l’heure de la récré .Respirons
Merci à Charles d’avoir initié un tel débat. Merci à vous tous.Ciao !
Ecrire : c’est toujours, quelque part, d’« ici »
J’avais signalé, par amusement délibéré empreint de sympathie, Assia, votre message comme « inapproprié » par rapport à l’allure guindée et solennelle des cérémonies dites officielles, pour vous renvoyer la balle, d’une certaine façon, ou, encore , donner le ton, la réplique à votre message si spontané marqué par un ton quelque peu nonchalant : une manière de dire, ne pas vouloir se prendre trop au sérieux … Mais la machine prend les choses trop au sérieux . Un robot -faites gaffe !- ça ne plaidante pas. Il enregistre tout. On n’a pas le droit, malgré toute notre innocence, à l’erreur « humaine» .Je me suis vite ravisé et j’ai annulé l’option.
Car il est vrai dans l’écriture poétique ou littéraire une fois que ça se déclenche et qu’on a le vent en poupe ,surtout s’il s’agit d’ « un bateau ivre »,de surcroît (encore lui Arthur Rimbaud, mon sacré camarade de classe de collège ):on ne sait pas sur quel pied syllabique finira le
« pas-sage » dans le texte ici ou là …
En fait dans la réalité, poète ou pas, il faut savoir où mettre les pieds, dans la mesure du possible – nul n’est infaillible- surtout quand ces derniers, en plus, sont « nus » sur un terrain inconnu…
Ne fait-on pas allusion au pays d’un langage nouveau à découvrir ?…
Ah l’exil ! Quelle situation éprouvante ! « O temps ! Suspends ton vol ! » disait Alphonse de Lamartine. On est comme bloqué dans une impasse sans issue par rapport à un autre lieu si aimé …Je ne veux pas parler de l’exil politique et encore moins de sa dimension potentielle d’ordre intégriste porté sur la haine contre la différence et qui se manifeste par l’exclusion pure et dure de l’Autre.
Mais on a beau dire c’est le pays où « on s’est exilé » ou pour employer une expression -plus terre à terre – c’est la terre où on a émigré qui aura, en quelque sorte le dernier mot. L’écriture littéraire est le lieu. On écrit sur « ici » et non sur « là-bas », aussi attaché soit-on à la patrie de ses ancêtres : tant pis ou tant mieux…Il n’y a pas d’alternative .C’est une loi implacable. (Le principe du lieu est mis en valeur sur la base de mon approche du texte dans mon essai « un langage charnel de l’être » …)
Seule la nostalgie :’expression d’un sentiment diffus qui se veut positif …Sur cette question je n’ai pas encore d’avis à donner. Je sais que c’est une question à laquelle on est très sensible…
Aussi, il arrive, par moment, où on ne sait pas sur quel pied danser, où on n’est pas à l’abri du risque de faire un faux pas, de tomber …Semblable à ses semblables, poète ou pas…L’Homme est Un .Mais chacun son métier …On sort du labo des mots, on quitte momentanément le travail sur le langage ; et on va faire ses emplettes, rencontrer des gens prendre un bol d’air et « inspirer »… « La poésie est contagieuse » disait encore Paul Eluard. On s’adonne à une activité professionnelle régulière, rémunérée. On prend la vie comme elle est avec ses joies, ses peines.
Etre ou ne pas être humain vibrant de la douleur d’exister que je ressens si profonde quand il m’arrive d’appréhender, de but en blanc, cette activité d’écrire…
Merci de m’avoir donné la possibilité de m’exprimer avec entrain lorsque j’ai ressenti tant de mal à le faire…J’avais noté à ce sujet deux brouillons que je n’ai pas finis d’écrire…Je partagerai l’écrit, une fois fini, peut-être un autre jour…
Lire est essentiel
Lire est essentiel. On ne saurait pas trouver "son chemin" dans l’écriture sans lire.
Apprendre à lire le plus tôt possible, par rapport à l’âge, dès la prime enfance ; et prendre, ainsi, connaissance, du plus grand nombre d’œuvres qu’aurait produites l’humanité.
Par ailleurs ,on sait que le fœtus qui baigne dans le milieu placentaire est réceptif à son environnement par le biais de la personne qui le porte .De la même manière lire c'est aussi amener la personne à percevoir son entourage : regarder autour de soi ,observer ; conscient d’être une part indissociable d’un tout au point de ne pas sentir battre son cœur si celui-ci n’atteint pas, le pouls palpitant d'une expression humaine acquise dans le sens d’une existence partagée .
Et on va s’imprégner ainsi des feuilles des écritures comme on respire à la lumière du jour les feuilles des plantes à l’écoute de l’air apporté par le souffle du vent...A saisir un air joué par la muse …
Ecrire, en définitive, n’est-ce pas lire et se relire sans cesse à la découverte d’un chemin qui mène progressivement à la formation d’un texte ?
En un mot : "écrire" c’est lire et " lire" c’est se faire une idée d’un écrit, avec des moyens spécifiques et tendre progressivement à produire une lecture (écrite). Merci à vous ! Et, à tous: bonne lecture !
C’est bon à savoir .Mais le savoir a un prix.
Une personne est suspectée à tort, sans raison aucune. Pour le boulot qu’elle fait , elle est persécutée, elle est torturée, menacée dans sa vie. Nul doute : c’est un métier à risque .Mais l’activité de reporter demeure toujours si passionnante. Oh comme il est prenant de mener une investigation, et d’aller jusqu’au bout d’une enquête, de braver les embûches et les obstacles. Et, lorsque le papier est terminé puis remis à la rédaction ; et, une fois l’édition bouclée : on respire comme un air de liberté : un moment radieux de savoir que l’info est entre les mains du citoyen.
Aussi les politiques, soucieux de faire connaitre leurs programmes ou d’afficher les actions qu’ils entreprennent, sont, d’une certaine manière, fascinés par les moyens d’information. Des politiciens ont tendance à faire d’un journal un miroir qui sert leurs intérêts .Par ailleurs on voit des journalistes flirter avec le pouvoir à consacrer une bonne partie de leur temps à orienter les projecteurs vers « la superstructure » ou de simples contacts se muent en relations relativement durables :un cercle vicieux où on assiste soit à un calme plat routinier soit à des péripéties tumultueuses faites d’éclaboussures de scandale : une rengaine continue « Je t’aime …Moi non plus ».
Le journaliste honnête dans ce contexte se trouve parfois piégé ou défait : on refile un tuyau au plus offrant. Le domaine se trouve ainsi parfois confronter à la cupidité, à la provocation et au cynisme de quelque service manipulateur. Par ailleurs il faut reconnaître que la chose n’est pas si simple que cela en a l’air quand on sait qu’un journal est tenu à investir dans une ligne éditoriale déterminée…
Merci à Anne de nous avoir invités à cette veillée de paix, de solidarité et d’amour ;et ,de nous avoir donnés la possibilité de saluer la bravoure de ces hommes, de ces femmes qui, au moment où leur métier les a conduits à communiquer suivant la ligne d’un journal , « l‘histoire a voulu » les a placés sur la première ligne du combat citoyen .Quand une nouvelle à travers le monde vient nous apprendre que l’aspiration des hommes à la liberté n’a pas de prix.
Enchanté par les traits peints de « Ta connaissance »*
Enchantement indicible ,vision fantastique ,en accord avec cette maladie qu’on porte en soi d’avoir été, une fois pour toutes , à jamais ,un enfant ; comme si une marraine aux doigts de fée avait jeté un sort en caressant nos cheveux de douceur de telle sorte qu’on n’aurait jamais grandi dans notre tête. On n’est pas arrivé, au bout du compte, à se détacher de l’histoire de l’enfant qu’on porte en nous ; des années à croire pouvoir le faire ; mais rien. Peine perdue. Guérir de la marque de ton enfance n’y compte pas mon petit. Seul le dépassement de soi, du mouvement élancé d'une gestuelle suggérer une ligne à maitriser au rythme de la griffe pointue d’une mine, l’art de se réapproprier, sur une toile de fond les gestes innocents qui ,dans leurs mouvements, amènent une personne à peine plus grande que trois pommes à construire ,par elle-même, un être exceptionnel attiré par une vision kaléidoscopique d’un monde, à un village ressemblant, qui reflète notre sens du merveilleux .
Un lego par-ci, un lego par-là, on monte un édifice, on arrive au sommet et patatras : on roule de la colline, on tombe d’une dune, on tombe d’une chaise les mains tendus vers la lune, on rate une marche ; et, on recommence .On suit à la trace, les empreintes d’une démarche, un petit pas suivi d’un nouveau petit pas, celui-ci, posé là, à peine différent de celui qui précède.
Est –il si naïf cet art de se construire, chemin-faisant d’expériences en expériences, à ressentir l’épreuve dans sa chair, dans ses os ?
On n’est jamais sûr de tenir six cases d’une marelle et pourtant on tente le saut ; on saute sur un pied, on se retourne et on saute de nouveau. On joue à aller de l’avant, on joue à progresser par instinct ,ou, encore, puisqu’il s’agit de la femme artiste que tu représentes , on agit par intuition, pour maitriser la distance, pour éloigner les frontières afin d’élargir son domaine de liberté, au-delà de ses limites, avec, au fond de soi, une aspiration à entrevoir encore les traits d’un monde ignoré, nouveau . Et on sait que la vision n’est pas si béate que ça puisque, voilà, que tu notes un fait réel pris en instantané, une étape nécessaire importante qui, sans elle, on ne saurait jamais continuer : celle de la marque de la lente évolution d’un travail qu’on voudrait garder comme une trace mémorable.
Quand ailleurs, certains ne vont pas avec le dos de la cuillère, ils achèvent une œuvre pour tuer le temps ou comme pour vider un corps de son sang, un bois de cerf, une peau d’éléphant ; ils exposent leurs trophées de chasse en un épouvantail fait pour dissuader les oiseaux libres de venir picorer les miettes qu’on aimerait bien partager avec eux sur des chemins de traverse : ils veulent nous impressionner avec leurs taille surdimensionnée dissuader nos doutes sincères par une assurance d'un bluff d'une évidence criarde et occulter l’entame d’une découverte par un produit « achevé » comme on pare au plus pressé, grossièrement érigé comme un obstacle fatal qui refoulerait toute tentative de communication. D’autres sont armés de certitude, ils ont une tendance à vouloir occuper l’espace à tout prix pour se rassurer et faire croire qu’ils arrivent à maitriser une situation…Et, pour les conséquences ils s’en lavent les mains ; ils essuient, comme on triche, les traces, ils tentent d’ effacer vainement ,comme un criminel venu sur les lieux de son crime ,les nuances et les traits et les cheminements restés en suspens comme des questions qui attendent le mûrissement d’une réponse ou encore un trait qui exige d’avoir assez de perspicacité pour le laisser, tel quel, inachevé parce qu’il en est ainsi de Son existence. Oui,rien que pour ce trait arrêté qui suggère la durée d’une expérience humaine innocente ; et aussi, pour tout ce long tracé qui nous amène par des détours, à faire une halte, une pause qui n’est pas faite d’inaction : merci Sophie Pucill. Merci, de nous inviter à une véritable re-création de la découverte et d’un coup de pinceau magique inviter chacun de nous à re-naitre enfant roi sur les traces de tes couleurs dans le miroir d’un de tes tableaux que tu représentes un moment dans sa vulnérabilité , révélée, dépassée parmi nous.
Encore faut-il avoir un esprit assez lucide pour saisir dans la profondeur des choses peintes : une note dramatique lancinante, la seule musique qui risque de nous révéler à notre condition d’être. Au-delà de la comédie –voyez , y a pas photo !- non pas à regarder mais à deviner le « paraître vrai »qui vaut bien la peine d’être cité , pour ce qu’il sous-entend comme réalité, sous une comédie des apparences, on voit ainsi un animal et une plante participer à un bal masqué pour dire la fable de la vie ; tant que la nature nous offre des occases ,avec un plaisir mêlé d’inquiétude néanmoins, de ne pas jouer ,sous un masque, seulement, une partie de cache-cache ,mais, de taire la brûlure et d’étreindre le froid profond ,de la ténacité de peindre, d’une tragédie qui contiendrait notreexistence.
*Ce commentaire a été écrit à partir des notes que j’ai prises dans un brouillon le jour où Sophie a fait connaître ses tableaux au fil des nouvelles du réseau …Je n’ai pas eu le temps de reprendre l’écrit et de le finir. Aujourd’hui c’est fait…
Lundi 15 avril 2013
Je vais, à partir d’aujourd’hui, de temps à autre, publier divers textes au sujet de moi-même ,de mon entourage ,des échanges liés, de près ou de loin, à, un accompagnement intime dans l’atmosphère de travail de l’écriture de l’œuvre en formation.
Nous partagerons aussi des moments de découverte et de vie sur les chemins des choix accomplis , des engagements et du devoir , des rencontres les plus inattendues ,et jusqu’au moindre doute exprimé, au détour d’une pensée , toujours proche du cœur d'une activité essentielle vitale à une perception de la conscience d'être: écrire.
Des attraits que j'éprouve à dire à quelques traits personnels de l'auberge du moulin
Du noir ....De quoi écrire
Hier j’ai broyé du noir, images de désolation ont défilé trépidantesà ma vision…Je ne suis pas arrivé à finir, d’une manière satisfaisante, ce qui fait suite à la relance ultime, de l’antithèse où il est mis «fin» à l’aspect d'un genre littéraire exclusif dans un texte et qui enchaine sur la charnière d'un passage décisif ** qui ouvre sur l’énoncé des" fondements de l'unicité du texte littéraire "» …
J’ai peiné à vouloir mettre sur pied le paragraphe en question , où j’ai mis mes impressions d’auteur tirées du vécu réel au moment de l’écriture par cette approche intuitive que je rattache à cet imaginaire primaire du tatouage à travers les âges «dont la tradition provient d’un lointain passé de l’humanité , cette transcription dans la chair qui s’est répandue en rites singuliers propres à chaque région et qui s’est peu à peu individualisée " ...Et ,au-delà de ces phénomènes culturels d'ordre anthropologique de société il y a certains troubles psychiques ou crise dépressive liés au langage qui poussent "l’expression corporelle" d’un individu dans l’impasse dans un corps à corps, corps –objet contre objet, violemment brutalement mis face à un vide par manque de mot ou ne sachant pas prendre la voie qui sied à son utilisation par des chemins appropriés sans lequel on ne saurait dire : être….
Très tôt ce matin j’ai pu venir à bout de ce passage en grande partie mais aussi au moment de vouloir, le partager … Il y a comme un effet de vase communiquant…je continue à cerner ses contours d'un message que je poursuis ici même dans ce blog..Comme une bouteille à la mer ..Le réseau web n’est –il pas traverser, autant qu'un océan ,par des courants ?..
Aussi il faudra fignoler quelques expressions qui intègreraient un "ordonnancement "déjà constitué.
Il reste encore une quinzaine de jours maximum pour terminer la correction des" textes de création " du manuscrit*.
Langage "chât-ié"
Aussi, je n’ai pas que ça à faire ;« j’ai …»-oh comme je n’aime pas employer cette expression – « -aie !-» « d’autres chats à fouetter».En fait on s’adresse à son interlocuteur avec une menace à peine voilée « ne me dites surtout pas de faire encore ceci ou cela» pour se justifier ;ou encore avec un ton enclin à la bonhommie c’est toujours le même animal qui prend les coups « il n’y a pas de quoi…», avec une note implicite de brutalité « fouetter un chat », qui se traduit en une cause entendue pour une complicité dans la torture « on fouetterait bien un chat, on est bien d’accord, n’est-ce-pas ?». En ces termes, moi, j’entends déjà les miaulements plaintifs, les cris de détresse, qui s'élèvent au ciel...Oh mon dieu ! Pitié pour la bête de notre langage !
Je voulais écrire je ne sais plus à quel propos –est-ce le premier jet de mots d’un texte naissant ? –qu’il faut, apprendre à exprimer sa compassion envers la pierre, la plante l’animal, les approcher avec attention et tendresse, pour savoir – se retrouver sur la bonne voie lorsqu’il s’agit de compatir, avec justesse ou esprit de justice, sur le sort de l’être humain.
Une petite famille et... une peluche
Aussi, j’exerce actuellement un métier modeste de gestion lié, ces dernières années à une expérience professionnelle, commune,élémentaire, pour survivre.
lI est temps je crois de préparer ma retraite … « littéraire ».
Au quotidien , une petite famille active :une maman ,un papa et leurs deux enfants ;un garçon de 17 ans et une fille que je n’avais pas attendue -comme son frère d'ailleurs dont la venue au monde n'était pas programmée - une enfant devenue avec le temps si attachante, agée de7ans. Il y a quelque temps, elle se déplaçait avec un chat en peluche. Elle l’appelait chien .« C’est mon chien» disait-elle.
Mais les grandes personnes avec leurs grands airs de connaisseurs,avec un ton tranchant de prétention et de suffisance, lui rétorquaient à propos de l’animal peluché : " mais voyons c’est un chat .Nom d’un chien !" Ah pardon ! Comme si l’animal en peluche représentait un spécimen véritable d'une référence établie réelle.
Et mon beau frère, marié à ma cousine, de déclamer,avec un ton enjoué « il faut savoir appeler un chat un chat. ».
Entre chien et chat
Mon bébé,pourtant, sait bien faire la différence ente un félidé et un canidé,elle saurait reconnaître l’un à son miaulement et l’autre à son aboiement; celui-ci lape plutôt lorsque l'autre happe, l’un bondit à ses marques quand l’autre saute et se démarque, l’un blé en herbe se laisse aller à culbute quand l’autre se raidit sur ses pattes freine sa chute ;chat qui grimpe sans accroc, chien aiguise ses crocs, l’un griffe l’autre sort ses canifs. L’un de son pelage soyeux vous caresse quand l’autre bouge sa queue à votre adresse , l'un met son cou à la patte quand l'autre tape cinq de la patte. L’un se défile , va et vient avec un fil à la patte l’autre tournoie bondissant sur ses quatre pattes - "ça me donne le vertige.Tiens-moi, pardon! "-(c'est un peu, aussi dirais-je, une histoire tirée des cheveux ,à un poil près .Oh !ma puce ,où vas-tu comme ça toujours ainsi dans le sens du poil entre chien et chat ?N’y a-t-il pas contradiction ? Mais, voyons, ça saute aux yeux ! Rimeur ? Non ? Continuons) Quand le chat met la patte derrière l’oreille c’est un temps de chien qui s’éveille .Qui , blotti, bien au chaud ronronne ? Qui fait la sourde oreille quand on sonne ?…
Revenons au sujet de Mie; elle voulait seulement appeler "chien " son chat. Voilà tout. Question de langage , la prononciation est plus simple ; elle préfère le mot « chien» qui porte deux voyelles «alliées» qui assouplissent l’intonation et se placent en jointure sur deux syllabes et produisent comme un chuchotement ou un chuintement attendrissant chi(en) la deuxième syllabe en retrait articulée , à peine, qui diminue de l’effet de la tendance criarde de la voyelle de « chat » Et cela sied au caractère tendre timide de la nature de la personne qui s'exprime « c’est mon chien (chat) …chéri »....
En fin de journée à la sortie de mon travail le 10 avril j’ai emmené Mie à la clinique faire sa première injection d’« Extencilline ».Les antibiotiques en sirop n’avaient aucun effet sur ses pharyngites et ses angines qui l'affectaient tous les quinze à vingt jours.
*Depuis Septembre 2012..Une seule maison d’édition, parmi trois contactées , a gardé un manuscrit corrigé ou fini à 40 à 70% (J’y reviendrais….).
Je vais arrêter de travailler sur l’essai dans les 48 heures…Je vais réduire les applications à 04 extraits de textes de création qui « pré-disent » le Wisham et nommer ainsi la théorie …Relater les origines de la ligne de composition puis tenter de formuler avec précision le passage à une ligne blanche qui indique un rythme déterminé à la lecture …Ou expliquer: comment peut-on effetuer le « saut » d'une interligne sans sortir de la ligne ?…
**J'étais en train de préciser vouloir éviter , pour l’instant, les questions d’ordre philosophique ("Signe", "idée","genre"..) liées au Wichêm, quand je me suis rendu compte,à ce moment précis,que des courants différents voire opposés peuvent se retrouver ,"chemin de la connaissance" oblige, à faire une halte à la même auberge sur les berges de la rivière qui "apporte l'eau au moulin " pour partager leurs avis, non en terme de média mais en fonction d’un trait commun médian…