Nous étions toi et moi sur un même site Et je ne le savais pas Rien ni personne ne m’a mis au parfum de ta visite Te verrais-je même je ne croirais pas
Songe d’un jour d’été pour un rêveur éveillé mirage d’un ciel bleuté à ton iris ressemblant Au reflet de tes yeux enjoués qui traverse le diaphragme de mes pupilles d'aveugle
Aurait-on vu cependant scintiller Beauté sur ton visage la bruine des larmes comme une annonce déjà pressentie au tracé d'une lumière éclair ui bien plus tard est arrivée à ma perception De l'orage qui mit fin à l'éclpse d'une étoile venue de la vie rayonnante sur la compassion de l'Autre vers soi Unis et différents dans un même accord avec la douleur profonde du monde qui secoua les hommes et les amena à sortir de cette léthargie insouciante fixée sur une interprétation morbide des faits de l'existence
Foncièrement inhumaine
Mais il y a eu ce cri de défense en écho lointain qui donna le ton à ma voix nouée dans un corps à corps contre l’oppression qui alla faire sa mue et qui gagna comme un aboutissement dans la métamorphose inscrite d'une prédestination Un plain chant Allié à la gravitation des éléments en un mouvement allant dans le sens d'une déconstruction telle une approche analytique qui arrive à dénouer le nœud gordien entravant quelque part les pas des hommes dans leur marche vers un renouveau plus cohérent
_____A recomposer
Cette avancée inéluctable de l’histoire qui témoigne de la tragédie des vies des Etres Humains innocents riches de Connaissance en foi et en savoir-faire en art et en science qui ont été décimés arbitrairement ô combien injustement du sol fertile de générosité de ce pays dont la nature multiple si tolérante s'ouvre sur les chemins libres à la composition des paysages diversifiés si chatoyants en tous genres en toute saison reconnus aux fruits de leurs saveurs enivrantes propres à une Terre promise accueillante A remercier dans le recueillement Dieu d’avoir enduré une telle épreuve pour m’avoir accordé je ne sais comment le retour de ces personnes chères à la patrie disparues non comme des étrangers figés dans le souvenir d'une époque révolue mais des témoins authentiques bienveillants qui se miroitent progressivement émergeants en reflets vivants à Ma conscience sensible Tous enfin réunis pour nous accorder de baptiser du nom de Bonheur Notre Rencontre qui sans eux ne saurait jamais être dans une parole dite en toute reconnaissance Et d'Exister
*Commentaires :
Brins d'attache scripturaux de la déconstruction
[]Une halte sur « Le Dit de la déconstruction" (ou Woukof âl atlal 1)
1/De l’attachement au texte
Des joutes oratoires étaient organisées, à la foire de O’kaz, au cœur du golfe arabique, dans une période datant d’avant l’islam, où des poètes, en langue arabe présentaient leurs œuvres. On compte sept à dix textes de qualité indéniable sélectionnés sous la dénomination de Mou’âlaquat ( « les odes attachantes »2) On dit que ces odes ont été exposées sur les murs de la Kaaba d’autres prétendent qu’elles ont été écrites en lettres d’or. Aussi, vraisemblablement, comme l’appuie Taha Hussein dont je partage, en partie, l’avis. dans le cas où on estime que l’élaboration de la forme définitive d’une partie de ces écrits a continué et n’a pu être achevé que longtemps après jusqu’au jour de leur présentation définitive, avec l’avènement de l’islam par des hommes de lettres avertis ; il n’en demeure pas moins que l’essentiel avait été dit en un travail précurseur par des hommes qui ont conquis la rigueur d’un verbe concis, condensé, et tranchant et que le ton inaugural d’une poésie arabe moderne avait été donné dans une langue forgée à travers des rivalités tribales et régionales positivées à cette époque par la concurrence et les échanges riches entre des populations d’origine diverse, dans la période antéislamique.
Aussi, chacun de ces poèmes, comprenait un préambule intitulé « wouqôf âl atlal » (halte sur les ruines ou sur les lieux qui rappellent des personnes chères où qui invitent à l’évocation) : c’est la partie du texte dans laquelle le poète exprime ses sentiments :il évoque la femme aimée perdue de vue sur les lieux désertés par une tribu ou il médite sur les ruines d’un champ de bataille...Un poète l’un de plus talentueux d’entre eux : Imrou’e El Kais, nommé « le prince errant », dit à l’entrée de la « K’acida » (poème) :
« Faisons une halte et pleurons le souvenir d’un être aimé… »
2/ A la marque d’une écriture
Si le texte « Le dit de la déconstruction » fait allusion à cette poésie ce ne sera pas fortuit, pour des palabres occasionnelles. L’entrée en matière de « woukof âl atlal » a une portée essentielle : on y annonce la couleur, le style, ne dit-on pas : « ça, c’est de la marque ! »; en effet, il authentifie l’écrit dans une correspondance avec ce qui a marqué d’une manière profonde la vie, les sentiments de l’auteur (e) où on est mis en défi d’ aller au plus haut degré de sincérité de l’expression de son engagement. Aussi, sur un plan psychologique, la démarche instituée est moderne, en partie Freudienne. Le poète n’est plus en mesure de refouler la marque apparentée à un trauma, il ne peut plus reporter le problème à plus tard ou dans l’au-delà. La nécessité de dire « ce qui le touche de près » vient d’elle-même, au rythme d’une écriture : elle s’impose. Il est « mis en demeure », au nom d’une exigence verbale, de traiter l’évènement jusqu’à l’expression d’une douleur, et l’amener à s’exprimer comme s’il fallait revivre la situation par le biais d’un examen de conscience, analyser son comportement, faits contradictoires et gestes conflictuels et mettre à la lumière sa véritable intention, et soumettre l’écrit qui en a résulté à un jugement public, avant celui-de l’au-delà.
Femme ou homme de lettres : c’est une personne humaine, qui manifeste son intention de se dévoiler, vulnérable, en marge d’une représentation tribale ou clanique, dans une noématique de l’écriture; celle-ci est publique, - aussi, dirai-je, plus encore, dans son devenir, par rapport aux préoccupations de notre temps - elle est, quelque peu, citoyenne ; elle est intégrée, naturellement, dans une contribution à une avancée dans la clarification langagière, liée à une histoire à laquelle un est amené à vivre, à vibrer, par le biais de l’éveil de nos fibres sensibles.
3/ De la trace d’un brin de la déconstruction
Le mot déconstruction reflète essentiellement l’aspect de la perception du développement du texte qui se forme brin par brin, en une ligne d’écriture dite expressive, comme une approche reconstituée à partir d’une perception intuitive globale de l’ordre de l’immanence d’un signe ou ce qui est supposé l’être.
Mais, voilà, paradoxalement, une fois arrivé dans « le champ expressif » : c’est le désert. On prétend posséder les portables de dernier cri, les GPS une technologie de pointe liée à des liaisons satellitaires performantes, mais la communication humaine fait cruellement défaut…Par ailleurs, on a l’impression, que la personne qui est dans le « projet de l’art littéraire d’écrire », à un certain stade, est frappé de mutisme, elle semble hésiter comme dans le cas d’une personne qui ne trouve pas de mots à formuler, à exprimer, à la hauteur du degré d’attachement profond et si précieux qui la lie à un être cher ; on ne sait pas, on n’arrive pas encore à trouver ce qu’il y a lieu de dire. Le temps que la formule vienne à maturation. Assurément.
Ni charlatanisme ni chicane, l’écriture poétique renvoie à une quête d’une issue humaine, par le biais d’une expression sensible qui établit une relation vivante avec l’existence d’êtres chers, par leur humanisme, leur probité, leur dévouement, et leur contribution si précieuse à la Connaissance,qui incarne, ainsi, « le temps d’aimer » brutalement interrompu. Aussi, on n’est pas muré dans un silence, par indifférence. On murmure déjà sur les traces des pas de l’amitié authentique, le renouvellement de son serment, l’affirmation de son engagement profond.
Plus tard, la personne qui écrit reprend la scripturalité des signes reflétés dans le miroitement éclaté de sa sensibilité et « déconstruit » leur expressivité fuyante en développant la composition d’un texte, suivant le flux ondoyant d’une texture sensible, charnelle, personnelle, suggérant par le biais d’une prise de conscience, l'aspect vif d’une trace apparentée à un tatouage, inversé, en quelque sorte, ou absolu, projeté dans une dimension spatio-temporelle de quelque ligne rayonnante d'une expression, d’ une formulation, à transcrire.
Mais le risque demeure présent dans cette action simultanée : s’ouvrir à la parole, et dans le même temps, être dans le renouveau authentique de la rencontre : il s’agit de s’élever contre la manipulation du dévoiement intéressé et le laisser-faire de la traîtrise qui autorisent de consommer le pouvoir et de compromettre la parole. Non, jamais ça ! L’honneur est au verbe, expression d’une conscience libre, au nom duquel le poète poursuit de nouveau l’épreuve.
Observations :
N1 Woukof Â’l Atlaal : « Halte Méditative sur les ruines » que je paraphrase dans une définition contextuelle à mon approche du texte littéraire, « Un halte méditative sur le dit de la déconstruction »
N2 « Mouâlaquât » traduit d’une manière littérale de l’arabe le mot signifierait « les suspendues » :terme: que je trouve impropre : je préfère à sa place « attachantes » mot moins brut(al), plus suggestif, proche de l’expression des sentiments et de l’estimation accordée à ces textes : attachante est proche du radical â’laka : « Ta âlaktou bi » : en langue arabe, dans le sens figuré, veut dire « s’attacher à »:Exemple :je me suis attaché à lui. On pourra, également, dire : « on a pris connaissance des odes attachantes ». La dénomination « attachante », issue de la traduction permet, ainsi, de placer au plus haut estime cette belle écriture qui distinguent ces textes dans le patrimoine littéraire de langue arabe.
Une halte au dit de la déconstruction (ou «Woukof âl atlal») (Suite)
*ça c’est de la marque !
A propos de l’expression « ça c’est de la marque ! » employée dans le commentaire « au dit premier de la déconstruction » .
Il s’agit de clarifier la signification de la marque. Celle-ci, dans son essence par rapport à l’existence de l’écrit littéraire, ne se limite pas à « la trace » provoquée par une blessure( bien que celle-ci a été maintenue dans le commentaire dans un rapport réducteur de « correspondance » ,de manière à donner une explication brève , « visible », tout ce qui peut toucher de près un auteur) ; donc, ce n’est pas seulement le stigmate d’un tramatisme brutal subi lors d'une agression ou d'un accident de travail …Ce n’est pas, non plus, seulement, une affection liée au caractère d’un évènement :ex :une réussite procure satisfaction ,la perte d’un être cher ébranle une vie durablement...Par conséquent il s'agit de distinguer la marque à l’état brut de la marque d’une écriture
1/La marque à l’état brut :
On discerne la marque brute agressive et la marque brute dite "existentielle".
a) La marque brute agressive
Comme son nom l'indique c’est une marque brutale traumatisante .Elle est soit infligée par un tiers (une ou plusieurs personnes) soit causée par un accident.
on distingue:
-celle qui survient d'une manière instantanée :Exemple : les flétrissures dues à la torture ou à des châtiments moyenâgeux, un accident, une blessure due à un objet contendant...
-celle qui opère dans la durée en cumulant les "points "ou "les coups ":on observera dans ce cas deux variantes:
a/La variante "à points cumulés " : "le bourreau" emmagasine les points considérés comme négatifs, contre la victime sans que celle-ci soit informée. Après un certain cumul considéré , dans son esprit comme suffisant, "arrivé à une limite" arbitrairement établie, il fait subir à la victime sur le champ une attaque verbale dégradante et/ou physique violente d'une manière inattendue. La relation minimale de confiance entretenue avec son environnement éclate en termes de provocation: la victime est soit affaiblie davantage dans sa relation sociale ou professionnelle soit rongée et diminuée de l'intérieur sur le plan de son intégrité affective et psychique.
2/La variante à "coups répétés ": le cumul des "coups" est vécu en temps réel, dans "un partage pervers où "l'innommable" côtoie, dans « un rapport intime », "l'inavouable", consciemment vécu par la victime pendant une durée indéterminée : un traumatisme moral qui érode chez la personne la perception du sens basique ou élémentaire d'une relation humaine: exemple: le harcèlement d'ordre professionnel ou de nature sexuelle
b)La marque brute dite "existentielle":
Elle survient de la trace enregistrée au cours du vécu quotidien d'une manière imperceptible, dans la durée. Elle masque les répercussions lentes d'une altération vécue d'une manière inconsciente suivant le rythme d'une vie considérée comme « normale », durant une période indéterminée, en société, en famille, sans, toutefois remettre en cause l'évolution des relations humaines. Aussi, tout en étant sous influence, en rapport avec le champ de cette marque, on garde la possibilité de gagner, étape par étape, les degrés, plus ou moins importants d'une "conscientisation" progressive liée à 'une histoire, bon gré mal gré, vécue.
C'est une marque indissociable de la vie : même dans le cas où on considère qu’il ne s'est rien passé, on est tout de même marqué, à notre insu ; car on est sous l’emprise de notre environnement : une pensée nous traverse l’esprit, un confort nous berce, et on se remémore un moment qui a marqué notre enfance … Un zéphire peut éveiller en nous un présage…
Le traitement de "la marque brute" est lié à différentes disciplines : la médecine, la psychologie, la spiritualité, les droits humains…
2/La marque d’une écriture littéraire
Cette marque fait suite à une tension, vécue à l'échelle individuelle; elle incarne un dépassement. On est d’emblée « résolument actif» , engagé dans la pratique de l'écriture, dès qu'on est mis en contact avec le champ de « son rayonnement »* :
Deux cas se présentent :
-écrire «en traitant un évènement marquant » précis dont on a plus ou moins conscience: ce cas exige «un certain murissement du temps » pour arriver aux conditions d’une émergence par un détour d’une durée indéterminée…
-écrire spontanément à partir d’un cours défini propre aux conditions d’une écriture instantanée qui, progressivement, va se déterminer dans le temps
*La « marque de l’écriture » est liée à la formation d’ « une ligne expressive » (ouverte aux différents genres littéraires) que je nomme « Wichem » (ou « tatouage absolu ») Elle est traitée dans mon approche « du fondement de l’unicité de texte littéraire » dans mon essai "Un langage charnel de l’être ".
3/la marque du texte :
Il s'agit d'une marque qui authentifie une écriture. Elle met en exergue le style de l’auteur qui est lui-même lecteur, parmi d’autres, du texte produit. Le reflet de cette empreinte est intimement liée à la deuxième catégorie, citée plus haut, celle de l’écriture : cela va de soi…
Aussi, dans le même commentaire, j’ai parlé de « déconstruction », concept que je viens à peine de saisir, ces derniers temps, dans mon approche du phénomène qui détermine la situation de l’écriture du poète de langue arabe confronté à l’épreuve de la « halte sur les ruines »ou « wouqof âl atlal » …
Mais d’ores et déjà, intuitivement, je peux dire, que l’expérimentation de l’écriture « déconstruit » ce qui semble déjà écrit avant la lettre et entraine, par là même «une tension» de telle sorte que le texte arrive à se recomposer parallèlement, sur un autre plan.
La lecture devra se poursuive dans un même mouvement...
(Cette clarification au sujet de « la marque » fera partie d’une contribution que je suis en train de préparer pour les mois à venir).
Fouad Boukhalfa