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2 janvier 2019 3 02 /01 /janvier /2019 09:41

01 Janvier 2019 serait un jour comme les autres, qui arrive avec son lot de peine, dans l'air ambiant d'une injustice, parfois,criarde; aussi, le soleil levant rayonne toujours à l'est, à l'aurore d'un nouveau jour qui arrive à terme dans l'embrasement, à l'ouest, du crépuscule d'un nouveau soir, lorsque la terre finit par marquer d'un tour de danse, en tournant sur elle-même, le temps calculé au rythme des secondes, dans le mouvement d'une révolution terrestre dans l'espace sidéral. 01 janvier 2019, un jour , pourtant, comme les autres, médiatisé à grands feux d'artifices, pour marquer la reprise de mouvement d'un nouvel an solaire du calendrier grégorien où il ne prend ses repères exceptionnels que par rapport à la correspondance, traditionnellement établie en occident , (quand d'autres préfèrent le jour de l'Achoura hégirien lunaire ou encore un jour du calendrier chinois...), pour clôturer le bilan des activités, de faire, en quelque sorte, le point de l'état d'avancement d'un projet et de quelque réalisation. 01 janvier 2019 un jour comme les autres, où on se laisse, indulgent, entrainer par quelque manipulation commerciale à prendre du plaisir, à croquer noix et noisettes, à savourer chocolats et autres friandises et boissons, entre illusions et désillusions, de quoi avoir le tournis , quand on veut s'éclater, à rappeler les fêtes païennes, dans une fébrilité provoquée d'une manière volontariste, factice ...Tout en formulant les meilleurs vœux pour les jours à venir.
01 janvier 2019, un jour, comme les autres, qui ne prend sa signification, dans un monde ravagé par les guerres et les convoitises sans bornes, que par le labeur du grand nombre, dans une convivialité ouverte pour tous, aspirant à plus de justice et d'équité, animé d'un esprit inventif, créatif, incarné par des hommes et des femmes exprimant l'amour dans un élan intègre de générosité et de solidarité envers les personnes démunies et les natures vulnérables. C'est en leur nom que je préfère vous souhaiter , en ce jour, plein succès dans vos activités utiles et inoffensives, dans vos travaux artistiques, littéraires ou philosophiques,...Une... Bonne continuation!

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 22:50
"El violinista" pintura de  Oswaldo Guayasamin

"El violinista" pintura de Oswaldo Guayasamin

    

      Je viens frissonnant tremblant  à l’entame d’une flamme vive qui prend aux brindilles aux feuilles sèches  tombées des arbres crépitantes étouffant mal  un appel attendrissant oh Ma chère âme qui palpite dans l’air                                                                                                          au prélude de l’embrasement rougeoyant circonscrit au craquement incandescent  vacillant  qui se maintient gagne peu à peu de l'assurance dans la régularité d’un rayonnement réconfortant

 

      En un   rythme avenant  qui me prend  d’abord par les vertèbres lombaires puis  entoure ma  taille et s’en va fourmiller dans mes jambes  pour aller monter en un  flux ailé  progressif à ma poitrine jusqu’au travers de  mes épaules A Ne concevoir ma  personne que par l’entremise d’un  mouvement  qui me tire d’une certaine  torpeur vers  un allant  ample bien souligné  d’une invite au doux  balancement d'une danse discrète contenue  

 

 

      Saisi ainsi  mon cœur s’ouvre par toutes ses fibres la douleur Noyant tous mes organes Du déferlement imperceptible d’un sanglot  sourd  comme sous l’effet d’un mouvement de pierres où retentit des profondeurs d’une  grotte l’étendue  d'un  écho  marqué par   l’émergence  d’une source limpide  miroitante de la  brillance éblouissante de grains de sel qui poignent dans le cristallin avivé de  mes yeux  Irrésistiblement

 

 

      Que vous êtes dans mon cœur  oh oui mes amis de la pensée féconde  mes proches de la lumière O Beauté De la Rencontre de l'art de la joie de la ronde  

                                                                       disparus

                               Oh comme A présent aussi  réalisons-nous  que le rapport d’ordre physique a bien changé de sens  Au vu de tout ce qui s’est passé en ce pays quand  les consciences éveillées n’ont pas été en mesure de prévenir   à temps  la tragédie et  la grande  désolation accablante qui s’en est suivie 

 

 

 

      Et que l’on veuille Dieu sait pourquoi afficher  lorsqu’une fois dépouillée de son faux  alibi la phrase  par son intention réelle dévoilée se figea criarde fit scandale perdit toute signification et produisit un grand point d’interrogation  p o u r q u o i  

       A fouiller dans ma chair les signes d’un accueil vivant de votre dernier refuge M’étant  rendu coupable de la tornade que j’aurai provoquée d’avoir  noté un tant soit peu amplifié le bruissement à peine perceptible  de vos départs subits irrémédiables 

 

 

     En mon être pensant où tout évolue  vers un détachement absolu de la réalité en somme vu d’un certain égo confuse en soi qui  justifie  l’élévation affermie déployée d’un ferment né d’une saison  humaine nouvelle d’un état second où tout se déroule  en dehors du corps biologique sensible pour aller solliciter  le support musical  d’un  dardj1 qui va crescendo amener Au ressentir vrai que sous-tend  la  seule force  tangible intelligible  juste de communiquer

 

      Du mouvement à peine ralenti d’une démarche qui m’emmène  vers l’ouverture lumineuse de la grande cité A atteindre en remontant un ravin du côté de  la  clairière d’un sous-bois  d’arbres et d’arbustes épars où je poursuis un chemin sinueux faiblement éclairé par des lampadaires qui longent  une route étroite où  de temps à autre des voitures de passage amplifient le jeu d’ombre et de lumière par l’éclairage crû de leur phares  

 

 

 

       Enfin voilà  comprenez bien que tout   se passe dans l’ondoiement de mon regard d’être tel un œil émanant d’un  autre œil  identifié à un rai au large spectre transparent qui  découpe l’espace mouvant  de la netteté  du tracé d’un diamant dans du cristal  des images  en correspondance intime avec  un champ  d’entités concrètes où il est enregistré  avec une limpidité reluisante  d’attraits  ma part d’ envoûtement  pour toute forme le long de  mon parcours  comme pour ce fourmillement d’étoiles  dans le ciel  que je gagne  dans l’étendue  du champ inscrit  dans  mon déplacement

                                                                                      où  je deviens cet être  destiné  à  porter abstrait de lui-même  Son propre  corps malade blessé mourant ivre des rythmes  d'une çanaâ 2 inscrite dans le déploiement vibrant de son  chant

                                                                   

       Par-delà le sol terrestre soumis à la gravitation sur lequel résonnèrent des pas attribués aux miens dans le prolongement de  cette soirée musicale andalouse qui continua dans la nuit à évoluer De la transfiguration de votre Beauté

                     parue à travers  le   ravissement  du final entrainant  d'un khlass3 d'une nouba Mezmoum4

                                                                            que je  n’appréhendai plus par les sens habituels mais que je perçus  encore mieux  par-delà une mise en transe d'avoir effectué malgré moi quelques pas de danse 

                                                            à m'attacher  au cheminement de la pensée qui  perpétua  la Rencontre longtemps tue et incarna à jamais  le rapprochement manifeste  Ah mon âme au cœur de la communion d’une Existence humaine errante entre le passage renouvelé  d' un Etre et la transcendance   permanente d'Un Esprit 

      Divin      

 

Fouad Boukhalfa

 

1Dardj: Partie musicale de la nouba ( mode de la musique classique andalouse), au rythme proche de l'adagio vient suite au morceau joué   nommé "btaïhi", et, précède le mouvement caractérisé par un allant plus accentué  appelé"In'çiraf". 

2çanaa: Pratique musicale de l’andalou propre à l'école d'Alger.

3 Khlass: Mouvement final de la nouba au tempo vif, au rythme allègre.

Nouba Mezmoum: mode musical andalou répertorié parmi les douze noubas préservées, complètes.

Painting from Oswaldo Guayasamin

Painting from Oswaldo Guayasamin

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14 novembre 2018 3 14 /11 /novembre /2018 07:49
A work by Ayman Halabi

A work by Ayman Halabi

J’atteins        le  Plain-moi             profond

                          Comme saisir            de ce pain levé Sa raison d’être

                                                         Un levain

                                                             de  ce fruit mûr Son esprit incarné                               

                                                         Une saveur enivrante

                                                              de ce Moi Son abstraite existence identifiée mienne

 

       U N   E T R E    N O I R               reluisant de lumière blanche me semble-t-il

                                                        Ah mon âme

                                                                                si charnel                  devenu

 

                                                                                                  A l’invite d’emprunter

                                                                                                  les chemins mortuaires

 

      Alors pour qui             sera le tour           et   pour quand

 

      Mais celui qui appelle

                                   

                                              A sa Cause Religieuse

                                                       du  pouvoir

                                                       à  tout prix

 

 

                                                 la Mort

 

 

 

      Celle-ci        Mais enfin  est-ce possible                       l’aurait-elle entendu

      Ce serait en fait dément

                                              Tuer l’humanité

                                                                         en

                                                                               l’Homme

                

                                                                                                    pour       enfin

 

  

Pour

                             

Pour

 

      En fait le problème se présente ainsi

 

     La mort serait-elle du côté de la tyrannie de  l’assassin 

 

      Non ça jamais            tentera-t-on vainement de l’affirmer

 

       Et moi je dis que la mort est du côté de la délivrance

 

 

       Elle accourt désespérément à l’appel du mourant à l’ultime

                   dernier instant

                    au summum de Sa souffrance

                                 par-delà le froid de sa solitude 

                                                             Coupé de tout lien de compassion d’aide de secours

      En peine du fardeau insupportable qu’est devenu son corps échu

                                D’apporter enfin

                                 

 

                           la paix

 

 

                                                d’avoir tant de fois prié sa venue

 

      Parce que la mort et j’y crois est l’expression sublime

                       de la miséricorde

 

 

      Et si j’ai choisi les chemins des innocents fauchés dans l’accomplissement de leur œuvre

                                                                                                             si inoffensif

                                                                                                             de clarté 

 

      C’est bien afin de comprendre

                                    le plain-sens de leur vie

      A saisir s’il le faut même A peine les confins de leurs songes intraitables

      Et de les continuer tant qu’il m’est donné de survivre encore

 

 

 

     A ce long cri Mu Mien Me mangeant de l’intérieur 

Jusqu’à ce qu’elle s’y taise enfin mais  En Moi  seulement 
                                                                                    avec Ma fin 
                                                                                          
La braise poétique de Ce pays

​​​​Et vivante toujours en mieux et à jamais qu'elle demeure

 Ainsi qu'un fruit mûr qu’on n’aura pas fini de mordre en dedans  
 

 

 

        

 

 

 

Fouad Boukhalfa

                             

 

 "L'homme qui chavire" de Alberto Giacometti

"L'homme qui chavire" de Alberto Giacometti

""Le vide de l' âme", sculpture en bronze de Jean Louis Corby

""Le vide de l' âme", sculpture en bronze de Jean Louis Corby

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11 novembre 2018 7 11 /11 /novembre /2018 10:17
"Composition" a work from Antoni Clavé

"Composition" a work from Antoni Clavé

Suivi du projet à la trace ...d'une écriture*

 

 

Le 22 Février  2022

En vue d'une publication prochaine mise en oeuvre d'une préparation en vue de la finition  du projet en cours concernant  deux ouvrages:

L'être et le sablier

Etre de sortie 

 

Edition de "Chose d'être" 08 juin 2021 aux éditions Arabesques (Voir 1ère et 4àme  couverture en bas comme illustration)   

Réédition de  "Un langage charnel de l'être":' " Wichêm":Le tatouage absolu:"Une ligne expressive de la créativité" Novembre 2019 aux Editions Universitaires Européennes (Voir 1ère et 4àme  couverture en bas comme illustration)   

 

 

 

 

 

 

10 novembre 2018

 De mon parcours et d’une déclaration de droit personnel

 

   J’ai décidé de   faire connaitre  mes ouvrages  en entier au fur et à mesure de leur finition sur le blog, sur ma page facebook « Fouad Boukhalfa de la marque du « Wichêm »  et sur d’autres sites ou points de relais du network (LinkedIn…). 

Le premier ouvrage achevé au complet s’intitule « Chose d’être ».On prendra connaissance du sommaire en bas de la page**.

Je le fais parce que je crains que mon projet ne puisse aboutir à une édition et que je ne puisse pas lui survivre (aussi,  je peux me faire du tort à moi-même, je connais bien les moments, plus ou moins prévisibles,  de dépression, de fatigue, et d’abandon) après plus de  40 ans de travail d’écriture, de tâtonnement, de recherches et d’expérimentation, d’interruption et de reprises, dans une ambiance, bien évidemment, marquée par des engagements professionnels pour la survie, par des  obligations familiales et autres devoirs, accomplis bénévolement  dans le domaine socio-culturel et des droits de l’homme, en tant que poète  passionné,  qui a limité, ainsi, sa disponibilité dans le domaine  littéraire auquel, au bout du compte, à la veille du grand soir, "les faits textuels" sont là, il fut destiné. Un homme de lettres, avec un penchant pour la philosophie avec laquelle je consolide mon attachement, lorsque j’approfondis mon approche des fondements du texte littéraire , et quandje définis "l'écriture créative" comme étant un langage en accord avec  une certaine appréhension du signe.

Je  suis arrivé dernièrement après trente-huit ans d’exercice de métier  quotidien dans les  domaines de l'enseignement, de l'animation artistique et culturelle, et enfin de la production industrielle,  à une pension  de retraite d'un travailleur issu d’une catégorie  professionnelle modeste. Après avoir fréquenté l’université , durant deux ans en sciences biologiques, puis en science exactes et une année dans un institut de formation pour l’enseignement; j’ai enseigné pendant quinze ans dans  les collèges, j'ai exercé durant trois années comme animateur culturel dans une unité de production d'engrais, et deux années à partir de la  gestion de la bibliothèque d'un lycée; puis à partir de l’an deux mille, j'étais employé  dans le domaine de la gestion se stock, comme magasinier de grande entreprise: dans les mines puis enfin dans une entreprise technologique de matériel informatique et de téléphonie.

C’est grâce au directeur général de cette dernière, originaire  de côte d’Ivoire, que j’ai publié à compte d'éditeur, mon ouvrage philosophique qui définit, entre autres, sur la base des acquis de notre temps actuel, "l’écriture créative",   intitulé « Un langage charnel de l’être » ou « Wichêm »: ligne expressive de la créativité: fondements de l’unicité du texte littéraire ouvert à la composition entre différents genres.

Sur le plan du droit, s’il arrive un jour qu’on s’intéresse à mes textes pour une éventuelle édition, ou traduction, ou adaptation artistique, est considérée comme proche la personne  qui se sent naturellement concernée par le déploiement  éditorial  et artistique de la littérature  d’une part et par le développement des compétences émergentes, de ceux-là marqués par un handicap et démunis  dont l'activité  est liée au domaine de  l'écriture et sa mise en correspondance avec les arts, ou encore tous ceux qui agissent dans un esprit de justice, d’équité et dans le respect du droit,    

Avant de présenter le sommaire du premier ouvrage « Chose d’être » dont j'ai entamé la publication des textes sur le réseau, il y a lieu de préciser que tous les écrits ayant formé  cette composition sont classés dans la catégorie « Ecriture créative »,  à l'exception d'un seul classé dans la catégorie «écriture intermédiaire »; il s'agit de : « Epilogue aux mots en temps de terreur ».  Une indication parmi tant d’autres : ce qui différencie les deux catégories au premier regard : ce sont les signes de ponctuation: on les trouve dans l’écriture intermédiaire  et on ne les voit pas  dans  l’écriture créative. Celle-ci, en principe incarne une composition entre différents genres, nouvelles, théâtre... poésie  et  prose, notamment, et se définit comme l’expression d’un art littéraire, proche des autres expressions artistiques (musique, art pictural…).

Par ailleurs, je n’ai pas  les moyens  de paiement  à  distance, par le réseau du Net, pour bénéficier d'options plus élaborées ... Le mieux serait d’être suivi par un Editeur mais ça c’est une autre histoire…Pour le moment, considérons " Overblog" comme ma maison d'édition.

Le sommaire de l’ouvrage  « Chose d’être »  est suivi d’une fiche dans laquelle je présente un projet artistique «AF19» qui lui est naturellement lié (voix, musique, expression corporelle ou théâtrale) qui nécessite un cadre de travail approprié,  un apport financier modeste et la  formation d’une équipe de quelques éléments pour  sa réalisation.  

 

Fouad Boukhalfa

 

** "Chose d'Etre":  Sommaire:

 

Chose d’être…………………………................p : 01

La matrice est dans le pli……….......................p : 21

Etre à Equidistance…………………................p : 34

Le contre-pas de l’araignée………………….. p : 40

Espace d’Etre ………………………................p : 42

Les yeux de mon amour………………………p :43

Corps et âme d’aimer………………………....p :45

Au seuil d’une douleur d’aimer……………....p :48

Etre un printemps…………………………......p :49

Désir…………………………………………..p :55

Corps désirable………………………………..p :56

Délire………………………………………….p :57

Amour bruine sang de mon cœur………….....p :59

Etre de la substance d’un arbre..……………..p :62

Existence  humaine des mains……………….p :65        

Etre mandoline……………………………….p :67

A l’ombre du printemps……………………..p :69

Une hirondelle suffit…………………………p :71

Haleur de la roseur…………………………...p :73

D’aimer cela va sans dire…………………....p :75

Etre vulnérable………………………............p :78

Surfs………………………………………….p :80

De la répercussion…………………………...p :83

Au-delà de la peine……………………….....p :88

La foi  en tes yeux…………………...............p : 90

Une goutte de trop…………………...............p : 92

Variations autour d’une rencontre

publique avec Kateb Yacine…………….......p :95

Etre dit de la femme………………………...p :101

Atmosphère....................................................p: 104

Anna Akhmatova……………………….......p :107

Credo………………………………………..p : 110

Etre atteint…………………………………..p :112

Etre de la nouba Mezmoum………………....p :115

D’être papillon……………………………...p : 118

Les mots en temps  de terreur………….........p : 120

Notes…………………………………...........p : 123

 

 

Observations: Le volume de chacun des textes varie d'une page à 20 pages. 

 

 

 

**Projet Arts et lettres AF19: « Chose d’être » de Fouad Boukhalfa

 

Idées  principales

 

Le projet est fondé sur une approche conceptuelle  de la créativité dans le domaine des lettres et des arts. [Voir à ce sujet  page de « Fouad Boukhalfa à la marque d’un Wichêm »sur  Facebook ou sur Overblog].

 

A/Voix et musique/jeu théâtral sur la base d’une  composition littéraire

a)La réalisation « poético-musicale », Arts et lettres AF19,  se fera sur la base d’un choix de textes extraits  de la composition littéraire, proposée à l’édition, « Chose d’être» ( manuscrit)

Le choix de textes  se fera en commun accord  sur  la base d'une lecture adaptée au contexte.

 

  b/Les conditions de réalisation se présentent  comme suit : (Propositions)

1/Décor  pictural : artiste peintre 

2/Musique : désigner au moins un (e) musicien (ne) principal(e) apte à discuter et à composer (jouant du piano sinon d’un autre instrument classique…) associé à  un ou deux  musiciens jouant avec  des instruments  traditionnels à percussion et à cordes   (guembri ou autres…)[proposition]

3/Formation d’un groupe auquel fera partie l’auteur des textes  

 

c/La voix et la manière: déroulement de l’activité :

1/ L’auteur participe avec  sa voix : il se préparera  afin de déclamer, et donner le ton, en interprétant fidèlement le texte sur la base du mouvement et la rythmique  qui lui est propre. [On pourra évaluer une performance  (« D’aimer cela va sans dire  une femme ») enregistrée sur You tube et, partagée sur Facebook ]

2/Les artistes enchaineront   par une  prestation  musicale et  vocale  associée  à   des mouvements corporels dans la continuité d’une interprétation  libre du texte combinée à une mise scène théâtrale.

 

  • Tout se fera sur la base de discussions et d’échanges afin d’établir, un suivi cohérent et assurer une production de qualité, dans les délais : Présentations au public et enregistrement  sur CD.

 

 

  • Période de réalisation : Année 2019 durant trois mois. (Proposition)

 

On pourrait placer ce projet, éventuellement, dans le cadre d’une résidence littéraire et philosophique avec comme autres objectifs  personnels :

a/ Elaboration de mon étude  philosophique   «   Le temps sur les traces d'un chemin  pensée, de l’Etre… »  

b/ Animation d'une discussion, en rapport avec la finition de ma deuxième composition littéraire « Etre de sortie », aurour de  la pratique de l’écriture littéraire  (sur la base de mon expérience et en référence à mon approche conceptuelle de la créativité en littérature  abordée, en  partie, dans mon ouvrage « Un langage charnel de l’être » édité en juin 2014 en France).

*La mise à jour est en rapport avec l'écrit, intitulé, "Bienvenue sur  overblog :A l'accueil: le projet "Wichêm":une ligne expressive de la création littéraire"qu'on pourrait, également; consulter.

 


 

Mise à jour et suivi  du projet*: "Wichêm": une ligne expressive de la créativité  littéraire"
Mise à jour et suivi  du projet*: "Wichêm": une ligne expressive de la créativité  littéraire"
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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 14:15
A work from Kitty Sabatier

A work from Kitty Sabatier

      Une grande fatigue me tient à sa merci et tend à me figer au rayonnement d’une force d’inertie diffuse en mon corps devenu  pesant à incarner une lourdeur indicible ainsi soumise à l’atmosphère d’une attraction terrestre gagnée par une sensation irrésistible

     D’inscrire la gestuelle d’une lente démarche considérablement ralentie

     Sous l’emprise envahissante de cette idée lancinante que je me fais du repos

     Et à l’éventuelle issue confortable de dormir pour de bon A me fondre à petit feu dans mon dernier retranchement terrestre

     Puisque tout a été dit                   ou  presque

 

      Mais voilà seulement rien que pour ce presque au dire lointain   à peine entrevu  j’irai jusqu’à me traîner de toutes mes forces et du peu qui me reste  encore comme ressources Former ne serait-ce qu’un pas

 

      Un pas est fait             Encore un pas            Et un autre

      Je m’éloigne  au fur et à mesure de l’effort consenti  de mon site d’origine léthargique ramené peu à peu à la représentation d’un point de départ distinctif  d’une avancée mesurable  sur une ligne enregistrée suivant  le prolongement d’un trait représentatif d’une distance parcourue rendue perceptible

 

 

 

      Comme à travers une caméra thermique on détecte et on cible dans le noir ambiant un  corps humain vivant identifié à la chaleur de son plasma confiné en une tâche mouvante sur un  écran irisé

     J’entrevois ainsi s’échapper et s’inscrire en une  courbe qui viendrait venir  s’écraser contre un obstacle érigé telle une muraille dressée

   Mon sang

                       sans avoir une connaissance rigoureuse de son cheminement ni de sa destinée morale ni de l’image de son tracé mathématique

                                                             

 

 

      Puis je me découvre ainsi léger au terme d’une métamorphose formulée par un comportement cohérent  saisi  dans  une détermination perceptible

      Emporté par la joie d’avoir atteint un but intégré à mon devenir tissé aux couleurs des cheminements réalisés

___au dessiné  d’un regard fardé

      D’être Papillon Ah Mon âme aux reflets irisés  pour un seul grand jour

      Avant que je ne meure 

                                                au-delà de la surenchère du désir de survivre entretenu                        

               A tout     Se détruire

                                                                            

       Aller Me Consumer à cette chance vive                       

                                                    palpitante

       D’exprimer une  Existence saisie d’une marque révélée  d’Un signe                       

       Et Souligner une émergence éphémère épanouie  d’un Etre  en l’Homme        

 

 

                       

Fouad Boukhalfa


 

 

D’être  papillon
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8 novembre 2018 4 08 /11 /novembre /2018 11:23
"Afrique avant 1" peinture de Mohamed Khadda

"Afrique avant 1" peinture de Mohamed Khadda

Les mots, désormais, apparaissent tels qu’on les voit, identiques à eux-mêmes, confinés dans leur propre limite absolue et ne peuvent plus se présenter autrement que réduits et décharnés dans quelques-uns de leurs morcellements des plus élémentaires; chaque mot étant représenté par lui-même avec des traits comme des traces de chiffres ou de symboles émiettés épars, sans relief, ou, presque.

En effet, on se rend compte, bien vite, que le paysage de l’expression, s’estompe... comme un pays dont on perd le contenu, la saveur. 

Il y a comme un grand vide entre les caractères des lettres, comme le  nuage  d’une brume  envahissante dans laquelle des traits s’inscrivent ou plutôt s’incrustent, mais juste, à peine, serait-on  tenté de dire.

Les mots se montrent squelettiques, chétifs, si bien qu’il s’avère difficile de les percevoir. En fait, on saisit tout au plus la manifestation timide de petits segments d’une fragilité extrême dont on discerne mal les articulations. On se rend compte bien vite que ce sont des êtres vivants, certes, mais on est désemparé de les voir si étrangement silencieux, pris par je ne sais quel magnétisme fatal, irrésistiblement, à se précipiter un à un dans un gouffre, agissant comme des individualités soumises à un effet somnambulique ou sous l’emprise d’une hypnose de masse, de se livrer au vide, en s’amoncelant ainsi imperceptiblement, sans pouvoir s’arrêter- mais y songeront-ils ?- à entretenir la parodie d’une longue procession. Et, cela sans pour autant gagner de l’espace, mais, plutôt gagnés, par celui-ci, penserait-on. Ne se signalant que par une vague présence pour réhabiliter, semble-t-il, mystérieusement, le vide. On ne peut pas dire qu’ils sont figés, encore. Aussi, observe-t-on, toutefois en eux quelques mouvements lents et des palpitations considérablement ralenties.

Ainsi, peu à peu, on réalise que les mots ont perdu l e  s e n s de leur destinée. Car, n’est-il pas vrai que c’est le sens qui fait l’entité relative, la chair même, la raison d’être, de toute expression de mots?

Or cette fois-ci, on est en possession de tous les mots, mais il n’y a aucun qui puisse apporter la moindre signification. Aucun mot ne peut le moindre sens.

Même le mot « sens » lui-même, par exemple, s’est désolidarisé de toute contingence tangible par rapport aux autres mots. Enfin, rien, pas la moindre formule à déchiffrer, aussi enfermée soit-elle dans son mystère. Seuls des caractères sans attaches, démembrés, s’y impliquent vaguement dans une forme imprécise d’écriture ou de transcription incapable d’incarner la moindre expression, aussi infime soit-elle. Tout semble fait, en sorte, pour indiquer un champ à haut risque inévitable et fatal, étrangement fantasmagorique. Car les mots ne veulent plus rien dire.

Et si ce n’est pas vivre, ce n’est pas mourir encore. Et c’est encore moins le temps de disparaître définitivement de la mémoire. Ainsi même la mort, que l’on représente avec une faux à la main  y perd son étoffe, sa consistance ; et pas la moindre ombre d’un être, à formuler, à exprimer, à achever. La mort est devenue une graphie délabrée aux caractères à peine lisible.

On voit bien que les mots semblent se comporter en êtres usés, affaiblis, mais sans pour autant renoncer à cette danse macabre qu’ils exécutent, et, qui semble conditionner toute leur existence où chacun d’eux semble peu disponible , et seulement préoccupé par le fait d’être comme gêné de survivre encore parmi les autres. Si bien que le seul choix qui reste est de s’annihiler d’une certaine manière. Chacun considérant l’autre comme témoin potentiel dangereux ; ne pouvant  exprimer sa propre affirmation ; chaque mot se faisant hara-kiri, à achever toute possibilité de rencontre, toute copulation, en s’autodétruisant, sans jugement préalable, jusqu’à l’ultime déchirement. Désespérément. Sans pouvoir conclure leur anéantissement ou, encore, moins interrompre leur renaissance d’un ailleurs encore indéfini.Lesmots creusent, ainsi, leur propre  tombe, évitant toute relation de compassion, par un travail exténuant de croque-morts, i n-t e r-m i-n a-b l e-m-e-n-t  

Mais voilà à supposer que les mots soient portés par une ferme intention de porter quelque signe d’un  témoignage, ils ne sauront pas  comment s’y prendre et ne se sentiront pas d’ailleurs, de force à pouvoir le faire, comme s’ils sont aimantés, par un tapis mécanique roulant, menant vers une destination non voulue, fatale, ou tout bonnement, vers nulle part : défilant, muets, concédant, à peine peut-être, un regard, de temps à autre, autour de soi, mais étrange d’impuissance, comme s’ils redoutaient la moindre perception ou un quelconque effet de réception de signe, au risque fou, parait-il, de communiquer. Enfin, oui effectivement, c’est bien cela qu’ils sont en train d’éviter, à tout prix. Aussi, ils semblent vouloir accepter leur soumission, et s’adonner à cette tâche d’auto-extermination programmée -je ne sais comment-,  caractérisée par un fort sentiment de gêne haineux à toute représentation de mot, fut-il lui-même. Et, c’est ainsi le « gêne-o-cide ». Enfin, c’est une guerre qui entretient une  tuerie collective parsemée par des règlements  de compte contre un courant critique  dissemblable, ou opposé à cette fatalité,   qui  semblent échapper à l’observateur lointain, distant. Car il faut vraiment être dans la peau de chaque mot pour vivre et comprendre l’effroyable, jamais vécu, l’horreur élevée au stade suprême ; et, à défaut de crime parfait, on s’attellera à perfectionner, à styliser les moyens utilisés pour arriver à sa propre F I N.

Les mots, ainsi, perdent une  tête préfixée par-ci, des membres surajoutés  par là; tel mot aura son tronc radical dilapidé, tel autre se montre à peine sous la forme d’une ombre suspendue à une passerelle entre deux phases de circulation d’un  discours vide réduit à des voies barrées, des impasses. D’autres perdront leur morphologie suspendus à un arbre dont les capillaires nourriciers  coupés ne laissent  aucune nouvelle sève monter et  aucune  saveur  se renouveler, on   perd le fil de la généalogie  d’une énonciation  qui s’étiole, se perd; ainsi, toute genèse devient mission impossible sur un substrat  asséché d’une textualisation  évanescente où toute interprétation perd la vie contre le  métal  tranchant d’une calligraphie figée, brandie, non pas seulement comme un slogan assommant l’esprit,  mais comme une arme de chantage  faite pour tuer le plus de vie expressive comme  pour acculer quelque pouvoir miroitant,  rival, à céder  le trône à une mort langagière annoncée. En fait, une guerre sans merci s’est déclenchée entre le pouvoir des objets-choses  et le pouvoir des mots. En effet, les mots émergent, au bout du compte, tous difformes ou profondément traumatisés par des éclats contendants d’objets, chosifiant des idées, rendant méconnaissables ceux-là mêmes qui tentaient de les exprimer.    

Les mots se présentent lacérés par un ouragan de débris de faits palpables,  décharnés,  en proie à un  dérèglement d’une histoire devenue folle par des désirs de fuite en avant ou de retours frénétiques vers un passé lointain, portés par des projections brutales; marquées par un temps absent qu’on essaie désespérément de combler. Et voilà, c’est bien là : l’insupportable.

Saura-t-on, enfin, imaginer, à quel point, à quelle profondeur, l’expression se trouve ébranlée?

On voudrait bien croire qu’un échafaudage verbal n’exprima rien. Toutefois, le mot, malgré son état vulnérable, évolue peu à peu et s’impose, et, devient l’alibi réel, la pièce maitresse, le centre fondamental d’un grande intrigue de l’Histoire, l’acteur principal, l’enjeu stratégique, paradoxalement exagéré, certes ; mais, voilà on n’y échappe pas: le mot reste l’unique voie d’approche normale à la réalité de cette ambiance encore indéfinissable.

Le mot veut dire, sans le montrer, peut-être, quelque chose. Pour savoir de quoi ça retourne, on se demande s’il ne faut pas le confronter à quelque lecture, comme une personne étendue malade sur un lit appareillé de telle sorte qu’il soit mis sous des rayonnements censés apporter un diagnostic précieux sur ce qui couve. Autrement, y a – t-il une issue ?

N’avons-nous pas fait du mot plus qu’il ne pouvait être ? Ne l’avons- nous pas charger plus qu’il ne pouvait supporter ? Ne  l’avons-nous pas pris au pied de la lettre, mis au pied du mur pour ne récolter qu’effondrement?    

Les mots sont devenus comme des êtres mêlés malgré eux à une tragédie qui dépasse leurs prérogatives-si l’on peut dire-ou le champ naturel de leur évolution.

Mais ne sous-entendent-ils pas les mots, dans le même temps, aussi paradoxal que cela puisse paraître, que leur emploi ne suffit point? Et, qu’il faille défricher ailleurs ce qui fait leur ambiance vitale, à la mesure de la paix accueillante d’un pays.

Ce pays, bien sûr nous le devinons, nous le percevons d’une manière irrésistible, bien  qu’on n’arrive pas encore à le toucher, à saisir ses contours, toujours comme un horizon à venir ; non sans histoire, un pays de l’ordre d’une nation, si présent, au point que les mots désertent les voies établies par les hommes, pour ressurgir, des sources encore inconnues,sans intermédiaire, imperceptiblement: u n   p a y s    e n f a n t e    d e s   m o t s.

 

 

Fouad Boukhalfa

 

Nota Bene: Légèrement revu et corrigé, ce texte, écrit durant les années 97/98, a été envoyé, par fax, en Tunisie; à la même période, à partir d’une agence de communication d'Alger dans des conditions assez floues, ne connaissant pas la personne à laquelle on a transmis mon écrit. Mais qu’importe, il est un principe entendu pour moi: de partager.

 

 

"A moment of truth" painting by Kim Sinza

"A moment of truth" painting by Kim Sinza

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6 novembre 2018 2 06 /11 /novembre /2018 10:24
"kiss" painting from Marleen stegeman

"kiss" painting from Marleen stegeman

 

 

                                                 1

 

 

 

     Mes  joues cerclées chacune d’elles en fleur épanouie

     Incrustée  Tracé d’ellipses et de paraboles enchevêtrées

     Formés de la trace d’une poudre  d’un métal raffiné

     Disposé  à  refléter les traits de toute couleur désirée

 

     Il n’y a rien à dire               cette rose 

                                                                         inscrite  dans une temporalité marquée de l’attrait charnel d’une  inflorescence

                                                 en guise d’offrande

                                                                  

     Atteste bel et bien d’une union amoureuse                        

                                                                O combien enivrante

     A balbutier de baisers envoutants de plaisir

     A tes courbes charnelles Eperdument jusqu’

     Au point culminant d’atteindre la fontaine de jouvence  où je bois enfin 

      Tout en me métamorphosant dans le même temps moi-même

                                                                                En source

                                                                                     d'épanchement suave

          aux rythmes d’une étreinte  généreuse qui  donne un  sens indéfiniment charnel au  partage    

 

     Jusqu’au gémir de la douleur d’un sanglot pure lorsqu’un flux dont on  a gardé confusément la présence en  nous émergea 

          Comme une gazelle Comme une gazelle Comme une gazelle  

 

 

     Sublimes et merveilleuses                  tes hanches                                          

     M’amènent à  caresser  la plénitude  de la courbure                            parfaite

     D’un monde          fondé        sur la tendresse

                                                          aussi profond  est-il aussi  léger de couleurs  il parait   

     Touché ainsi  par la  grâce                              

                                                      de la variation de  ses chromatismes décuplés à l’infini                         En moi reflétés                                                               

     Où toute essence                De la nature de l'être des choses                                                            devint substance                            Prit      consistance              

 

 

 

 

                                                 2

 

 

 

     Mais un jour

                                  voilà

                                               qu’un

                                                            accident

                                                                                           est

                                                                                      vite

                                                                                               arrivé

 

    

     Jour aride

     Jour de désert

 

 

     Cette Beauté Comme une gazelle disais-tu

     Savais-tu sa constitution  frêle

     Et combien  brève est

                                          Sa vie

 

                                                           Alors tu réalises

 

 

    

      L  a    r é p e r c u s s  i o n

 

                     Ça

                           Vient

                                         Toujours

                                                                après

                                                            et

                                                         parfois

                                                    si tard

 

 

C’est un tour de mécanique

              incessant

              tournant à vide

 

 

Dans mon esprit  pensif éperdument

 

 

                   l’écho

                                 de

                                       la

                                            secousse 

                                                                 que

                                                              fait 

                                                          un

                                                    peu

                                                

                                            l’histoire

                                                              se

                                                                  répercute

                                                                               longuement

                                                                                                          dans

                                                                                                                       l’être      

 

 

Et on n’est jamais assouvi suffisamment

                                                         du

                                                     sens

                                                 de

                                              sa

                                         destinée

 

 

Comme une aspiration au but lointain encore inaccessible

                                      vous

                                           ronge

                                                       irrémédiablement

 

 

 

Ah  Ce plaisir d’aimer passager

 

Et   ce masque  du désir  venu  à la lumière   

          de quel visage réel de l’histoire  est-il  le modèle

 

                      

 

                                                   

                                                 3

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

      Désormais je suis une ombre                  venue 

                                                                      Du reflet de  l’irisation  des traces de plaies de blessures

    Aveugle guidée

                                  par des empreintes  définitivement en moi formées De

                    La Répercussion  émergente aux  rythmes des évènements que traversa

                                  

                           Une femme

                                                        

                                                 Comme une gazelle

                                                                                     Disais-je de l’avoir ainsi nommée 

 

 

 

 

 

Fouad Boukhalfa

                                     

 

"Female touch of eternity" painting from Marleen Stegeman

"Female touch of eternity" painting from Marleen Stegeman

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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 11:57
Arlequin Serviteur de deux êtres amoureux l’un de l’autre

Arlequin serviteur de deux maitres » a été présenté à l’initiative de l’Institut Italien, dans le cadre de son programme « Italia Culture Méditerraneo », programmée conjointement avec le ministère de la culture, à l’opéra d’Alger le soir du 25 Octobre 2018, où un public assez nombreux d’amis et de fidèles de l’art de la scène ont assisté à la représentation qui a débuté vers 18h20.

On allume les bougies disposées horizontalement au-devant de la scène une à une et on les éteint à la fin de chaque acte. Le décor de la scène restera visible, lors de l’entracte, dans la pénombre un tissu léger avec des dessins faits pour indiquer, au fil de l’histoire, différents lieux. L’un des plus significatifs d’entre eux, celui dont la représentation s’anime, de temps à autre, en flammes et en fumée pour indiquer la cuisine où on est censé préparer les mets pour les clients de l’auberge de Brighella: c’est le four où l’un des personnages qui doit convoler en noces, Silvio, au moment de manifester sa témérité contre un supposé rival, s’y brule les fesses en poussant des cris plaintifs montrant, ainsi, plutôt sa faiblesse , et, que ses engagements affichés ne sont en fait que fanfaronnades.

Mais avant cela, Silvio et Clarice voient leur mariage remis en cause par l’annonce faite par Arlequin, de la venue de son maitre Federico auquel Clarice était promise au départ. Cette nouvelle incroyable crée la panique et va chambouler les préparatifs des noces. Pour l’assistance, pour Pantalone père de Clarice et Dottor Lombadi père de Silvio la venue de Federico signifie, ni plus ni moins, un revenant de retour du royaume des morts.

Mais voilà que Pantalone enfonce le clou et déclare qu’il tiendra parole à Federico le ressuscité, au premier auquel sa fille était promise. Ce qui va provoquer l’ire de Dottor Lombadi et celui du fils de ce dernier.

En vérité il n’en est rien : la personne dont Arlequin est le serviteur est, en réalité, une femme déguisée en homme, de l’apparence de son propre frère, tué par son amant lors d’un duel ;en effet, ce n’est autre que Béatrice déguisé en Federico qui est venue à Venise, par amour, à la recherche de Florindo.

En fait, à voir au fond de la chose théâtrale, au lieu de parler, vaguement, de deux maitres, je préfère volontiers, préciser, plutôt, que Arlequin est le serviteur de deux personnes amoureuses l’une de l’autre qui tendent à reconstituer leur couple. Le serviteur à l’habit rapiécé de losanges de toutes les couleurs avec ses prouesses et ses maladresses ses étourderies mais aussi ,paradoxalement, par-delà sa condition sociale issue du lumpenprolétariat et son statut d’analphabète (il intervertit, par ignorance, le courrier destiné à ses deux maitres ; chacun d’eux reçoit le courrier de l’autre) , il est distrait, il crée un imbroglio de situations, mélange les tenues vestimentaires et malgré les contrariétés que subissent la volonté de ceux qu’il est censé servir , tout semble faire en sorte pour que Arlequin réussisse, du fait de son innocence, peut-être, de péripéties eu péripéties, à incarner la cause principale qui va engendrer un rapprochement entre les êtres jusqu’à ce que l’union entre Beatrice et Florindo soit devenue une réalité palpable sur scène.

Dans le même temps, alors que tout le monde a réalisé que Federico était bel et bien mort, la tension, progressivement s’apaisait entre Silvio et Clarice, mais, la relation entre les deux futurs époux restait entachée de contradictions, d’ambiguïtés bien surprenantes, où on observa, dans un moment tragique: Silvio, indifférent froid, laisser sa promise, non loin de lui, tenir une épée dirigée contre elle-même; elle s’apprêtait à transpercer son cœur, et, allait se suicider, si ce n’était l’intervention de la femme de chambre Smeraldina.

A noter , au passage, si le comédien Enrico Bonavera s’est dépassé en prouesse, et en jeu à interpréter le rôle principale de Arlequin ; tout autant que les autres comédiens, relativement, un peu moins sollicités, toutefois, selon le temps de parution qui leur est imparti ; il n’en demeure pas moins que Alessandra Gigli a joué le rôle de la femme de chambre en maintenant un dynamisme, en harmonie avec les différents contextes où elle a été confrontée, à tout moment, à la hauteur de l’exigence d’une expression dramatique, sur tout la ligne du début à la fin , et a réalisé une interprétation des plus performante qui soit sur scène .

Quels admirables serviteurs de l’amour du théâtre ces comédiens de la troupe de Piccolo Teatro de Milan!

Revenons à l’acte où Clarice a été sauvée par sa servante Smeraldina. Celle-ci accuse Silvio et juge le comportement du futur marié comme indigne d’un homme, de laisser ainsi sa propre fiancée se faire tuer, sous ses yeux, sans lui prêter secours. Puis, la femme de chambre monte au créneau et scande un discours au ton clair et mesuré, non sans passion, qui progressivement se déploie en dénonçant le machisme avec une moquerie et une ironie mordante tournant en ridicule le comportement des hommes dans la vie du couple et au sein de la famille, leur turpitude, leurs méfaits, les injustices qu’ils entretiennent envers les femmes, et, « si pour chaque trahison », qu’ils s’adjugent comme un droit, « naissait une branche, on serait dans une forêt » sans fin ; la comédienne s’exprimait , avec un certain ton langagier qui reflétait, néanmoins, l’esprit doux de la revanche par le biais d’un discours suivi d’applaudissements nourris dans la salle où la gent féminine, notamment, présente en grand nombre, souscrivait, avec enthousiasme, aux paroles prononcées par Smeraldina venues, comme un baume, apaiser quelque cœur blessé.

Pourquoi Arlequin servirait-il un maitre, ou encore deux, si ce n’est pour survivre et pouvoir manger à sa faim ? Ne l’avons-nous pas vu, lorsque les deux maitres en question ayant tardé de s’attabler à l’auberge, suivre un vers de terre, ou quelque bestiole de ce genre, à même le sol, pour le manger ? « Chut ! » disait celui qui jouait le rôle d’Arlequin, en continuant le geste, en improvisant avec tact, talentueusement, en direction de l’endroit de la salle où un enfant riait tout haut et s’amusait en élevant la voix… « Chut ! » disait-il. En effet, on risque de rater la tirade qui sous-entend que la faim n’est pas un sujet facile à maitriser. Sérieusement, on risque de perdre le fil et cette bête rampante risque de nous échapper. A faire rire devant une telle dérision du monde, comme une ironie du sort qui ne cesse de creuser le ventre. Oui, il y a de quoi rire à en pleurer sous le masque; mais il y a l’art et la manière de le dire et une façon unique d’en rire. « Chut ! » petit, il y a loin de la coupe aux lèvres. Tenez, cher spectateur, votre enfant loin de toute situation qui prêterait à équivoque…

Que l’humour régnait sur la scène, cela va sans dire, dans un langage où la parole s’articulait en accord intime avec le geste et le mouvement d’ensemble des corps, où on soulignait l’expression d’un seul trait avec un rythme bien accentué, à frapper des pieds les planches, autant de fois que l’expression communicative qui se prolonge naturellement, d’un rire contagieux, le nécessite, accompagné de battements d’un tambour, parfois ; jusqu’au cri de colère déchirant, ou encore, en quelques moments, une voix mélodieuse appuyée du son musical de la trombone et de la trompette, sans, toutefois aller jusqu’au chant, afin de ne pas casser la continuité de la« ligne déclamative », afin de ne pas rompre son unité dramaturgique, de bout en bout d’un jeu de maitre époustouflant de rebondissements, par-de là l’intrigue, au rythme d’un dialogue soutenu parsemé, çà et là, de réflexions, de pensées, enfin, disons, un art de la scène riche en « coups de théâtre », incessants, bien assurés, bien assumés, à n’en faire qu’une entité, gardant, jusqu’à la fin , la juste mesure, d’ un jeu fondé sur« une conviction théâtrale » inébranlable.

Entendons-nous bien il ne s’agit pas de ce rire forcé parlequel on exploite cruellement les déboires des gens mais il est question de celui qui touche à l’esprit et qui met, par quelque détours, en éveil la conscience.

En somme tout le déroulement de la pièce tenait à une affaire d’équilibre entre les comédiens où il s’agissait d’user du moindre mot suivi d’un autre accompagné du geste correspondant ; poser un lego sur un lego, toujours plus haut, pour construire un langage et faire en sorte qu’il tienne jusqu’au bout sans faire tomber le rythme. Ou assurer la réplique et reprendre la tirade de son coéquipier, comme passer un ballon sans le faire tomber au sol: maintenir la parole dans un échange continu sans que la tension qui tient la pièce de théâtre ne se relâche et ne succombe dans une voie routinière.

Confrontés à la réalité et à des situations inattendues les personnages dépassent les contradictions et les déconvenues comme si de rien n’était avec une légèreté, en apparence, désarmante en un jeu saisissable et compréhensif par tous. Aussi, les choses dites « simples » ne reflètent-elles pas l’expression profonde d’un être qui a tendance à dépasser les écueils qui se dressent sur son passage dans la vie de tous les jours ? Les gestes de la simplicité se gagnent après un rude travail et débordent, suivant l’élan naturel qui émane de soi, afin de dépasser les obstacles anodins et pourtant lourds de conséquence et de signification dans la vie d’un être.

 

Les couples à la fin de la pièce se forment : Silvio et Clarice, Forindo à Beatrice et enfin nos deux serviteurs amoureux de l’amour, Arlequin et Smeraldina.

La pièce se termine avec une ronde joyeuse, pleine d’entrain, comme pour exprimer le développement d’une œuvre vivante qu’on aura réalisée avec force, détermination et raffinement jusqu’à ce qu’elle s’achève en apothéose. Puis, enfin, voilà que le jeu déborde les planches et gagne le parterre avoisinant la scène; les personnages s’engagent dans une course poursuite, et vont courir dans tous les sens comme des enfants sortis des classes, et appellent: « Arlequin »! « Arlequin »! .

Oui on veut des Arlequins qui ne divisent pas les hommes mais qui servent à réunir les êtres. Le public applaudit chaleureusement et répond présent, debout comme un seul homme , Un Arlequin, debout comme une seule femme, Une Smeraldina, à nourrir de bon sens l’union entre deux cœurs, à apporter les clarifications nécessaires et vitales pour continuer à exister dans l’amour.

 

 

 

Oui la troupe Piccolo de Téatro di Milano –Teatro-d’Europa avait toutes les raisons du monde du théâtre de revenir à nous, après treize ans d’absence, porter l’œuvre de Carlo Goldoni jusqu’à un certain sens absolu du merveilleux, de la comédia dell’ arte encore et de plus belle. Et, en toute beauté.

 

 

Fouad Boukhalfa

 

Autres observations :

1/ L’organisation était, à la hauteur de la brillante prestation de la troupe Piccolo, qui a entouré l’évènement : depuis l’accueil affable à l’entrée de l’opéra Boualem Bessaieh, aux entractes respectés, jusqu’au sous-titrage en français : bien qu’il fut mal synchronisé au départ, il restait bien lisible sur la plaque placée sur le haut fronton situé au-devant de la scène. Aussi il y a lieu de noter le fascicule, contenant plusieurs prises de photos des jeux de comédiens sur scène, si instructif, publié par l’institut Culturel Italien : présentation des membres de la troupe, exposé détaillée des trois actes et des différentes scènes qui composent la pièce , un historique de la troupe, un CV du metteur en scène Giogio Strehler et un aperçu de la vie de l’auteur Carlo Goldoni, suivi d’un témoignage,«Mon Goldoni » écrit par Giogio Strehler émouvant, par endroit élaboré avec art. Aussi l’Institut Culturel Italien ne s’est pas seulement contenté de cela : il a même prévu une navette pour ceux qui ont des difficultés à rejoindre l’opéra.

Un grand merci, au nom de tous les amoureux du théâtre, à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’organisation de cette merveilleuse soirée au nom d’ « Arlechinno servitore di due padroni »…di due amanti.

2/Distribution des rôles et des tâches:          

Piece écrite et concue par Carlo Goldoni   

Mise en scène de Giogio Strehler  

Dirigée par Ferrucio Soleri avec la collaboration de Stefano de Luca Décors:  Ezio Frigerio

Costumes: Franqua Scarciapino

 Lumières: Gerardo Modica 

Musique: Florenzo Carpi

Mouvements scéniques: Marise Flach

Assistante au décor: Leïla Fteita

Masques: Almieto et Donato Sarton


 Personnages :

Pantalone de Bisognosi   intreprété par  Giorgio Bongiovanni

Clarice fille de Pantalone  .............Annamaria Rossano

 Dottor Lombardi    .......................Tomasso Minniti

Silvio fils de Dotto Lombardi...........Stephano Onofri

Beatrice Turinoise en habit masculin.....Giorgia Senesi sous le nom de Federigo Rasponi  

 Florindo Aretusi                  .......Sergio Leone

Brighella  aubergiste             ........Stephano Guizzi

Smeraldina femme de chambre   . ..........Alessandra Gigli

Arlechino serviteur de Beatrice puis.......Enrico Bonavera  

Valet d’auberge, porteur      .............Francesco Maria Cordella  

Valets                         ............David Gasparro, Lucia Marinsalta                 
Le souffleur     Fabrizio Martorelli

Les musiciens   Gianni Bobbio- Leonardo Cipriani-  Matteo Fagiani- Francesco Mazzoleni-  Celio Regoli
Directeur de scène      Andrea Levi

Accessoiriste           Valentina Lepone

Machiniste              Agostino Biallo

Electricien             Claudio De Pace

Coiffeuse/Maquilleuse   Nicole Tomaini
 

Coordinatrice de Production  Eugenia Torresani                 

Production  Piccolo Teatro di Milano-Teatro d’Europa

 

3/Les photos, présentées comme illustation de mon écrit; je les ai réalisées avec mon téléphone androïd.                                                                                                                                              

 

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20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 18:28
Le ravissement éprouvé par la représentation de « la flûte enchantée »

Bien loin des mises en scène aux apparences grandioses des contes fantastiques et les costumes au panache surprenant qui nous emmènent loin dans les pays imaginaires et qui évoquent, manifestement, le goût du merveilleux acquis dès l’enfance, on a assisté à une interprétation de « La flute enchantée », avec un décor théâtral dénudé, d’allure moderne, de tendance Brechtienne où le comédien apparait, souvent, comme faisant partie du public avant de gagner la scène. Ainsi, on a pu suivre une prestation enjouée, et, non moins, impressionnante, où les comédiens ont honoré, par leur voix et par la maitrise du jeu, l’opéra dans un mouvement d’ensemble entrainant, agréable à suivre, celui des "trois dames" et de "Papageno", notamment, mis à l'aise dans un espace théâtral, très ouvert, conçu par Arnaud Marzorati. Aussi, l’humour et la dérision étaient fort présents mais cela n’a pas complètement enlevé, la dimension tragique, réduite quelque peu, au combat désespéré, caractérisé par une équivoque entretenue à l'origine dans l’écriture de la pièce, mené par la reine de la nuit, joué, admirablement, par la soprano Marie Bénédicte-Souquet. Par ailleurs, l’orchestre, dirigé par Daniel Isoir, ne faisait pas figure seulement d’un accompagnement musical mais il conférait une part significative aux péripéties de ce conte fabuleux qui met en valeur l’engagement moral pour le bien contre le mal, pour la vérité contre le mensonge, par un chemin linitiatique, où l’amoureux, "Tamino", doit endurer des épreuves pour gagner l’amour de la belle, la princesse, "Pamina", qui fait figure de thème central de ce « singspiel » qu’est « La flute enchantée , K 620 » de Wolfgang Amadeus Mozart, composé à partir du livret d’Emanuel Shikaneder...

Nul doute, c’était un moment ravissant haut en couleur que le public a vécu durant cette soirée mémorable, animée par le groupe constitué principalement par l’association de « la petite symphonie » et de « la clique des lunaisiens », judicieusement programmée au dixième festival international de la musique symphonique d’Alger.

 

 

 

Fouad Boukhalfa

* La photo, celle qui illustre mon article, je l'ai réalisée avec mon téléphone androïd.

 

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15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 09:02
Ingmar Bergman : A la source d’un cinéma  d’une  créativité intarissable

 

 

Le ton a été donné dans une ambiance accueillante et conviviale, au grand plaisir des cinéphiles qui ont apprécié, hier, durant la soirée, à l'inauguration des journées du cinéma organisées en hommage à Ingmar Bergman , après le discours du Secrétaire Général du Ministère de la Culture et suite à l'allocution de Madame l'ambassadeur de Suède à Alger, la projection du film documentaire "Trespassing Bergman". Celui-ci relate le parcours du réalisateur de "Persona" au rythme d'un style, quelque peu passionné, sur la base d'expressions libres de témoignages de réalisateurs et d'actrices de renommée mondiale, de différents pays, filmés dans la résidence de Bergman, sur l'ile de fârö, combinés à des extraits de films attachants, ou culte , développés dans le sens d'une histoire chronologique. Les auteurs du film ont mis en valeur d'une manière méthodique la thématique (l'amour, la mort, la complexité "du rapport à autrui" liée à un contexte prédéterminé ...), l'art et la manière (humour et spiritualité, approches psychologiques et dimension tragique ...), l'évolution des conditions de travail du cinéaste suédois, sur le plan technique, notamment, qui a amené une relation de complicité avec le photographe, et enfin l'esprit d'équipe dont il faisait preuve (la mise en confiance de l'acteur...); tout en ayant apporté un éclairage sur certaines périodes de sa vie privée ou, même, intime: des images montrent des notes éparses, des dessins de petits cœurs alignés où chacun d'eux se rapporte à la marque d'une année précise ... La caméra s'attarde sur la bibliothèque qui fait, également, office de vidéothèque. On prend connaissance des films que l'auteur de "L'heure du loup", visionnait chaque jour... Autrement dit, Jane Magnusson Hynek Pallas et Fatima Varhos ont adopté, si je puis dire, la façon de faire de Ingmar Bergman pour réaliser le film qui lui a été consacré ... Tack! Hejdà! [

Voir un extrait du film: "Trespassing Bergman" suivant le lien suivant :https://youtu.be/tgQxPWqargQ ]

 

On aura confirmé, avec assurance, que l'identité de Ingmar Bergman, le jour de l’inauguration de la commémoration du centenaire de sa naissance, ne se limite pas, seulement, à un pays, à une nationalité, mais incarne une représentation symbolique plus vaste, plus étendue, bien au-delà des frontières de la Suède: elle reflète, aussi, l’activité cinéphile, qui, à partir de la cinémathèque, se développait dans les ciné-clubs, notamment ceux liés au mouvement de la jeunesse et  citoyen ancré dans la vie de la  cité, en Algérie, durant les années 70 et 80, notamment, où le débat forgeait la base de l’appréciation critique du cinéma. Aussi, dans ce domaine, les films d’Ingmar Bergman se prêtent très bien à l'échange et aux discussions* ils alimentent questions et réflexions autour de la signification réelle du rapport de l'individu à la réalité. Ainsi, en maitrisant le mouvement d'une caméra, par-delà les normes préétablies, figées, artificielles, l'auteur de "Cris et chuchotements »", remet en question certains clichés, soit avec un humour imperceptible soit avec un dimension tragique manifeste, par des prises de vues novatrices, apparentées à un art surréaliste, parfois, et des passages sublimes surprenants , où il met en gros plan les visages, les gestes, les réactions, d'une personne qui est amenée, ainsi, progressivement, à faire son introspection, à examiner la relation véritable qu'elle entretient avec ses semblables et son environnement. Des pulsions intérieures, sont ramenées à la lumière au fur et à mesure que le personnage aura parlé, ou aura agi, dans le silence parfois, en ayant évolué mentalement, dans le déchirement et la douleur, immanquablement, ébranlé par le biais d'une prise de conscience, qui aura mis en cause l'aliénation d’une individualité qui se laissait aller dans les plaisirs factices, dans les croyances chargées de préjugés, dans une vie qui manquait, cruellement, d'authenticité.

 

Voir un extrait du film suivant le lien https://youtu.be/qTaoAIsFWuU

 

ll n’y a pas débat après les projections durant les journées cinématographiques "Ingmar Bergman". Mais j’entends déjà quelqu’un dire : «   Si j'étais dans un ciné-club, ( celui que j'avais animé durant tant d’années…) et, que j’avais à choisir les premiers films à débattre, ce seraient : Persona ( vu le mercredi) Fanny and Alexander (que je viens de voir ce vendredi),"Saraband", ou encore "les fraises sauvages" que j'ai revu le jeudi présenté à la cinémathèque en une copie ancienne, quelque peu détériorée, avec quelques interruptions de la projection....Et ceux qui sont venus sont restés à voir le film et à l'apprécier jusqu'au bout. »

 

Notre cinéphile inspiré continue ainsi son commentaire : « Par contre, si j’ai à écrire, comme un message de reconnaissance personnel, un scénario genre "intimiste", dans le style de Bergman le voici :

« A la veille de l’inauguration du 30 septembre, on aura entamé, à peine, un dialogue au sujet d’Ingmar Bergman et le mouvement de ciné-club, avec une personne qui participe à l’organisation de l'évènement. Lorsque celle-ci indiqua à son interlocuteur qu'il n'est pas invité à la cérémonie d’ouverture officielle. Mais, voilà qu'il se présente, quand même, pour la séance "Bergman interdit». Silence. On tourne:

"Après une longue attente, à faire les cents pas, à flâner dans les environs, on est introduit à la salle, en tant que partie du public. Alors que se déroulait la collation entre les invités officiels.

Puis, on se sent, imperceptiblement, enveloppé par un esprit d'apaisement, comme si on était projeté vers un futur auquel on aspirait, par rapport à un présent devenu relativement distant, tout en étant conscient, dans le même temps, de tout ce qui se passait autour de soi, sans manifester, spontanément, son enthousiasme comme s'il entendait préserver la joie qui l'habitait d'assister à cette rencontre cinématographique. On ne se sent pas obligé de parler; ainsi, sans dire le mot « Bonjour », sans discuter, sans dire « Merci », la présence pour un moment plein d'attention aura suffi. En effet, on avait atteint, un degré de communication humaine élevé, enveloppé de silence, comme « interdit », si je puis dire, baignant dans une atmosphère chaleureusement accueillante et conviviale à regarder le film. Puis, le voilà, notre personnage, sorti souriant avec une réelle satisfaction d’avoir assisté à la projection "Trespassing Bergman".

Mais le lendemain, le personnage commençait à ressentir, peu à peu, de la peine, comme s'il  portait une charge de culpabilisation ou comme s'il ressentait un sentiment amer dû à une séparation.

"Aussi, me permettrai-je de m’exprimer, librement, sur un tel sujet quand d’autres gens n’y verraient qu’un exercice de style, fait pour entretenir une quelconque justification, vainement. Mais si c'est du cinéma, celui-ci sera, non moins, expressif, tout de même, intimement lié à la vie relationnelle, intersubjective d'ordre psychosociale...En fait n'est-il pas question, encore, et toujours, d'une conscience de soi qui s'éveille ou qui se manifeste chez une personne, avec un peu ou beaucoup, de la vision approfondie des rapports humains, d'Ingmar Bergman? »

https://youtu.be/l8DwxXAot-E

 

« Bergman island », réalisé par Marie Nyreröd, est le dernier film qui a clôturé les journées cinématographiques organisées à Alger, en hommage à Ingmar Bergman, où celui-ci est filmé dans sa résidence sur l’ile de Farö. La réalisatrice examine, attentionnée et compréhensive, les conditions de vie, les habitudes, les moments plaisants, les lieux préférés, et les occupations quotidiennes réparties suivant un planning rigoureux établi par le cinéaste. Celui-ci est amené, ainsi, tout le long de la conversation à se découvrir et à se prêter à quelques confidences avec un certain détachement, non sans l’expression d’une émotion imperceptible, parfois, marquée de silence, sur sa vie personnelle et familiale, et à relater avec tant de passion des anecdotes sur son métier.

Des extraits de documentaires relatent les conditions de tournage de certains films, tel « Le septième sceau ». Au fur et à mesure du dialogue des rétrospectives bien agencées au déroulement du film; comme cette montre que Bergman a présenté et a dit l’avoir hérité de son père. Puis la discussion l’entraine à parler de son attachement affectif à la pendule du patrimoine familial, qu'il décrit avec force détails et avec tant d'amour; quand la réalisatrice enchaine en montrant des extraits de films rappelant l’horloge dans « Cris et chuchotements » , et dans« Fanny et Alexander ».

 

Il relate également comment il a pu acquérir, dès sa prime jeunesse, son premier appareil de projection et  qu’il évoque dans sa réalisation filmique par le biais d’ Alexander lors d’une projection  en présence de  Fanny , d’autres faits semblables: telle cette vision vécue réellement durant son enfance où Alexander caché sous une table de la salle de séjour regarde une statue, dont le bras bouge ,mettre la main sur son propre sein; mais aussi d’autres scènes : les anniversaires, les réunions familiales, les diners de fête  pleins d’allégresse,  accompagnés de  chants, suivis de rondes joyeuses,  l’émerveillement sous l’éclat de la lumière  de « la magie du verbe »  associé à des images surréalistes, ouvrent des issues insoupçonnées étonnants au déroulement du film dont les plans minutieusement cadrés   s’enchainent et coulent de source. La perte d’un être cher, son propre papa, le déroulement de l’enterrement selon les rites bien établis. Mais, il y a  aussi cette  punition cruelle, la fessée brutale et sanglante qui rappelle  l’atmosphère de l’enfance et la relation parentale et familiale dans Fanny et Alexander.

Ingmar Bergman à travers une certaine démarche autobiographique apparentée  à une autoanalyse  par le biais d’une narration  d’ordre psychanalytique  expose les faits comme  pour une sublimation d’un désir enfoui ou le dépassement d’un traumatisme encore indéterminé, mais avec un certain détachement où la dérision  et l’humour accompagnent l’action. Aussi, la démarche est implicitement freudienne où le rêve joue un rôle catalyseur non négligeable dans la poursuite de l’activité. Rappelons-nous la montre sans aiguille rêvée par le docteur  qui ressurgit dans la réalité, quelques jours plus tard, dans la main  de sa mère; surpris par la ressemblance parfaite avec l’objet tiré  de la boite à souvenirs. Montage de coïncidences, de liens  surnaturels, de la magie, du fantastique et de l’étrange pour exprimer le sentiment d’un être, son  désarroi, son anxiété, sur le chemin d’un certain examen de sa propre conscience. 

 Les objets montrés en gros plan ou cadrés avec insistance  dans le film ont souvent  un lien avec la vie de l’auteur  et prennent une dimension symbolique ; ce qui donne à la réalisation l’allure d’un témoignage d’une époque.  Le  décor ainsi établi avec minutie à la base d’ un travail sur la mémoire, en partie,  donne à la mise en scène  une signification riche et puissante qui conforte les  différents champs, le travelling et les  gros plans des objets  et ceux des visages, notamment, et  met en relief, dans un mouvement harmonieux,  l’expression de l’émotion et des pensées  des personnages aux reflets implicites de la vie personnelle de  l’auteur  apportant  ainsi  une dimension esthétique et  poétique vivante à l’image, au rythme d’une musique classique de compositeurs  tels  Jean Sébastien Bach ou Mozart.

 

A l’âge de dix ans Ingmar B  visite  le  théâtre, pour la première une fois ;  rentré chez lui, il ne s’en remettra plus jamais : c’est le coup de foudre.

Car, si le décor est bien étudié, la mise en scènes rigoureusement établie dans le film c’est parce que l’auteur du  film « le silence » fut surtout un homme de théâtre.

Ingmar Bergman est un homme de théâtre qui produit un cinéma inventif personnel.

Aussi, rappelle-t-on  que durant sa vie, Ingmar s’est marié 05 fois. On compte parmi ses épouses deux actrices, Liv Ullmann, et Bibi Anderson. Lui parlant de celle-ci, dans le documentaire, il reste, durant un moment, silencieux, puis il avoue que la maturité chez lui est venue à un âge tardif. Il reste toutefois définitivement attaché à Ingrid Rosen qu’il perdra en 1995.

 Bergman  parle de  la mort et de l’existence de dieu  dans un langage cohérent,  avec prudence et simplicité. 

Comme il s’attendait bien à ce qu’on lui pose la question au sujet des démons ;  il  sort de sa poche  un papier préparé qu’il déplie. Il lit et cite les différents démons,  auxquels  il doit faire face, au quotidien, un à un : le démon de la catastrophe, celui de la peur, celui de la colère, celui de la ponctualité et de l’ordre…

Le diable qui ne le concerne pas, dit-il,  est celui du néant. Car  chez lui  la créativité ne tarit jamais.

Au-delà de de ses craintes, de ses peurs, de ses angoisses: la passion de jeu, comme un enfant,  à faire des films, reste intacte

Sa résidence et différents lieux de Farö sont hantés par l’histoire de la réalisation de  ses films.

La réalisatrice atteste de la disponibilité, toujours actuelle, de l’auteur de « Sonate d’Automne », à jouer le jeu  dans la salle de projection de sa résidence, où en levant les bras,  et en claquant les doigts, il adresse un signe  au projectionniste  de relancer   le film  comme si nous regardions  le documentaire  en  sa présence.

Il montre la place préférée où il aime rester à la maison, étendu sur une petite plate-forme  construite comme un bloc de soutien rectangulaire agencé au mur,  qu’il utilise comme divan, d’où  il regarde, à travers  les grandes fenêtres qui lui font face, avec un verre de vin à portée de main,  à perte vue, la mer. Pour Bergman, le pouvoir de l’image cinématographique  est sans limite, dans la pensée et le regard, au reflet du cheminement d’une destinée  et un imaginaire foisonnant,  sous le rythme  des  flots qui interfèrent souvent dans les péripéties de l’histoire de ses films , non comme un passage intermédiaire divertissant,  mais une issue de secours nécessaire  intégrée  à l’expression d’un état d’âme et des sentiments, comme cette grande étendue marine qui berce  ses rêveries dans l’éclat éternel du firmament.

Voir un extrait du film en cliquant sur le lien suivant : https://youtu.be/6jLoxuHjY2I

 

 

Prologue au sujet de la présence du public :

On a relevé, durant les journées du cinéma commémorant le centenaire d’Ingmar Bergman, une fausse  note : la  faible présence du public.

Les films étaient programmés, pourtant, dans deux lieux différents attrayants et accessibles à tous: au centre-ville, à la cinémathèque pour les films traduits ou sous-titrés  en français et à Ryadh el Feth, à la salle Ibn Zeidoun pour les copies d’origine, sous-titrées en arabe.

N’aurait-il pas fallu  associer l’Education nationale et l’Enseignement supérieur  et prévoir au moins  des  discussions thématiques à partir des projections de films d’Ingmar Bergman à l’école, à l’université ?

Et, n’est-ce pas salutaire que  de donner, ainsi, vie au musée du cinéma,  en faisant participer les jeunes en les sensibilisant à étendre et à approfondir, davantage, au-delà des méthodes routinières, la Connaissance?

On entendra notre cinéphile s’adresser à ses camarades ;

« Dites-moi, quand est-ce qu’on pourrait se voir pour prendre contact avec la direction de la cinémathèque et organiser une séance ciné-club autour du film « Le septième sceau » de Ingmar Bergman?

« Demain, à 10 h à la cafétéria habituelle, ça vous va ? » «  Ok ». « C’est noté ».

Au revoir

 

 

 

 

 

Fouad Boukhalfa

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  • : Le blog " Annehoffen"
  • : Fondements et création d'un texte unique établi sur la base d' "une ligne expressive" nommée "Wichêm", qui allie différents genres littéraires. On distinguera dans mes écrits liés à mon projet d'édition ou à mes publications deux catégories : 1/Une écriture créative : des textes littéraires, ou extraits de compositions, qui s' inscrivent dans la ligne fondatrice du "Wichêm" 2/Une écriture intermédiaire: des extraits de mes essais ou de mes applications littéraires, mes commentaires et mes contributions qui touchent, notamment, à la littérature, à l'art , à la philosophie du langage ou à celle du signe. L'Auteur : Fouad Boukhalfa
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